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Tuberculose : retour d'une vieille maladie

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 03/03/2003 - 00h00
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Depuis quelques jours, on entend de plus en plus parler de tuberculose. Une maladie que l'on croyait oubliée depuis belle lurette mais qui n'a pas totalement disparu. Tout comme la lèpre, la tuberculose est une maladie liée à la pauvreté. Cependant, on en parle aussi de plus en plus car le " réveil " de cette maladie a sonné avec l'apparition de l'épidémie de sida.

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La tuberculose est causée par une bactérie, le bacille de Koch ou BK. Au moment de la contamination, l'organisme peut être relativement démuni face à un agresseur inconnu. Si les défenses du corps ne sont pas suffisantes ou sont dépassées, les bacilles commencent leur multiplication. Cette bactérie n'est pas très difficile. L'endroit où elle se loge est fortement dépendant de son mode de transmission. Ainsi aujourd'hui, grâce aux contrôles sanitaires des animaux, la seule voie de transmission chez l'homme est la voie aérienne. C'est donc une tuberculose pulmonaire que l'on découvrira le plus souvent chez l'homme. Jadis, lorsque ces contrôles étaient moins sévères, l'alimentation, le lait notamment, provoquait des tuberculoses digestives.

La maladie liée à la pauvreté

La tuberculose constitue donc une maladie infectieuse fréquente encore dans les pays les moins favorisés. Il n'est donc pas étonnant que l'on en retrouve au sein des populations immigrées séjournant contre leur gré dans des centres fermés comme le centre de Vottem. C'est aussi le cas dans les prisons comme à Gand. En effet, au moins un cinquième du personnel travaillant dans le centre de Vottem a été contrôlé positif. Ceci ne signifie pas qu'ils ont contracté la tuberculose mais simplement qu'ils ont été en contact avec une personne tuberculeuse. Habituellement, une personne ayant contracté la tuberculose en reste porteur toute sa vie. Mais cela ne signifie pas que cette maladie soit tout le temps active. On l'a dit, elle se réactive à l'occasion d'un affaiblissement de l'organisme. En moyenne, on considère que seulement 10% des personnes contaminées par le BK passeront au stade de la maladie active durant leur vie (la moitié juste après l'infection).

Traitement et prévention

Heureusement, nous disposons de traitements antibiotiques efficaces pour réduire la gravité de la maladie, sans pour autant l'éradiquer. Certains germes sont devenus résistants à un grand nombre de médicaments. De plus, la vaccination donne en revanche des résultats aléatoires et reste controversée chez l'adulte. Chez l'enfant, elle est plus efficace mais s'accompagne d'effets secondaires non négligeables. Le vaccin est injecté dans le bras (ou tout autre endroit caché), dans le derme de la peau. Un nodule apparaît à l'endroit d'injection. Une vésicule se développe progressivement et finalement éclate pour laisser la place à un cratère qui va suinter pendant un certain temps. La cicatrisation prend en général 1 mois. En Belgique, les indications de la vaccination sont très limitées.En cas d'intradermo-réaction négative (test de dépistage) et en l'absence de cicatrice vaccinale, elle peut être envisagée chez :

  • Les enfants immigrés de moins de 5 ans qui retournent fréquemment ou définitivement dans leur pays d'origine, si celui-ci est à haute prévalence de tuberculose.
  • Les personnes qui résident pendant un certain temps, en contact étroit avec la population, dans des pays où le risque de contracter une tuberculose à germes résistants est important.
  • Les membres du personnel de services hospitaliers où sont traités des patients atteints de tuberculose à germes multirésistants.
Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 03/03/2003 - 00h00 Fondation contre les Affections respiratoires et pour l'Education à la Santé (FARES)
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