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Tabac : arrêt brutal ou progressif ?

Mise à jour par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 13/10/2016 - 16h51
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L'arrêt total et brutal du tabac est une stratégie difficile et souvent vouée à l'échec. Une alternative est de réduire progressivement sa consommation de tabac, en s'aidant des substituts nicotiniques (patches, gommes, comprimés). Ces derniers permettent aux fumeurs de réduire facilement de moitié leur consommation quotidienne de tabac, tout en renforcant leur motivation à l'arrêt total et en leur montrant que cette aventure est du domaine du possible.

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Grâce aux campagnes antitabac, aux substituts nicotiniques et aux tabacologues, les ex-fumeurs sont devenus majoritaires en France.Reste aujourd'hui les irréductibles, ceux qui ne souhaitent pas arrêter de fumer, mais aussi ceux qui veulent diminuer leur consommation ou ceux dont toutes les tentatives d'arrêt se sont soldées par des échecs.Dans ces deux derniers cas, il semblerait qu'une démarche progressive vers l'arrêt serait plus adaptée que la classique stratégie d'arrêt brutal et total, que bon nombre d'entre eux ont d'ailleurs tentée plusieurs fois sans succès.

Toutefois, cette version progressive doit être envisagée à l'aide des substituts nicotiniques. En effet, sans eux, la réduction du nombre de cigarettes incite le fumeur à inhaler plus profondément chacune des cigarettes tant attendues, afin de maintenir constants ses apports en nicotine. Or, cette facon de faire conforte sa dépendance et ne réduit en rien l'apport en produits toxiques. Avec les substituts, le nombre quotidien de cigarettes diminue immédiatement, tandis que celles-ci sont fumées normalement, sans symptôme de sevrage. Parallèlement, le fumeur prend conscience qu'il lui est possible de fumer moins et qu'il peut contrôler sa consommation. Il reprend confiance en lui, renforcant sa motivation vers un arrêt total et sans stress.

Risque-t-on la crise cardiaque si on fume tout en portant un patch ?

Non ! Il s'agit d'une rumeur qui n'a jamais été vérifiée par aucune étude. A tel point que certains soupconnent l'industrie du tabac d'avoir diffusé volontairement cette idée fausse. Il faut reconnaître que pour saboter un sevrage tabagique, l'idée est très bonne : dès qu'on s'accorde une cigarette, on enlève le patch, par peur d'un effet néfaste sur le cŒur ; mais une fois celui-ci enlevé, l'envie de fumer ne cesse de s'amplifier ; complètement découragé, on reprend son tabagisme.

Et pour preuve : les patches sont conseillés chez les fumeurs cardiaques. Ainsi, ce qu'il y a de plus dangereux, c'est bien de fumer !

Initialement publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 01/02/2005 - 00h00 et mis à jour par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 13/10/2016 - 16h51

Le Quotidien du Médecin, 11 janvier 2005.

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