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Spasticité : un mal mystérieux qui a son centre

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 26/11/2002 - 00h00
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Le 16 novembre dernier, les Cliniques Universitaires de Mont-Godinne ont inauguré un centre de traitement de la spasticité. Une prise en charge interdisciplinaire est intéressante pour des patients qui ne comprennent pas ce qu'il leur arrive !

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Cette maladie se caractérise par une contraction trop forte des muscles lors d'une sollicitation : ils sont dits hypertoniques. Le mécanisme qui entre en jeu est en fait un réflexe exagéré à l'étirement. La spasticité touche fréquemment les membres inférieurs. La marche s'en trouve alors altérée. Une personne souffrant de spasticité marchera par exemple avec une jambe raide. La mobilisation rapide du pied ou de l'avant-bras entraîne, elle aussi, une résistance. Elle est souvent la conséquence d'une atteinte du système nerveux central. Lorsque d'autres symptômes caractéristiques sont conjoints à la spasticité, on parle volontiers de syndrome pyramidal* (originaire d'une partie spécifique du cerveau). Cette manifestation se retrouve chez des personnes ayant subi un traumatisme crânien, souffrant d'une affection neurologique comme la sclérose en plaques par exemple. Certains enfants ayant souffert d'un manque d'oxygène au moment de la naissance peuvent aussi développer ce syndrome. La spasticité constitue d'ailleurs parfois un signe précurseur d'une maladie plus lourde.

Douleurs et mouvements

La spasticité diminue les possibilités de mouvement mais engendre aussi parfois des douleurs assez vives ainsi qu'à plus long terme une déformation du squelette. Actuellement, on ne dispose pas de chiffre en Belgique et les traitements sont relativement limités. En fait, et c'est bien le mérite de l'initiative de Mont-Godinne, la spasticité est le seul symptôme du syndrome pyramidal* à pouvoir être pris en charge.Encore faut-il que cette prise en charge soit multidisciplinaire ! En effet, le traitement fera appel tant aux médicaments qu'aux traitements de mobilisation (kinésithérapie, ergothérapie,…). De plus, face à une grande variété de causes, il est indispensable d'offrir au patient le traitement le plus adapté possible. Il y aura pratiquement autant de traitements différents que de patients.

Traitements délicats

Suivant l'endroit de la lésion initiale, le traitement sera réversible (par médicament) ou plus rarement irréversible (par chirurgie). Cependant, avant même d'entreprendre ce type de traitement, il faut d'abord veiller à traiter toute lésion qui est apparue sur les membres (ongles incarnés, escarres, blessures) qui augmentent le réflexe hypertonique. De manière tout à fait étonnante, la toxine botulique (celle qui provoque le botulisme) est un axe de traitement très intéressant mais ce n'est pas le seul.

Le choix d'une thérapeutique plutôt que d'une autre doit être discuté entre les différents intervenants, y compris le patient lui-même, d'où l'intérêt de cette Clinique de la Spasticité !

(*) syndrome pyramidal : ensemble de symptômes présents lorsqu'il existe une lésion au niveau du principal tronc nerveux (le faisceau pyramidal) amenant l'information nerveuse aux muscles. Le syndrome pyramidal regroupe des signes comme une paralysie de la moitié du corps ou des membres inférieurs, des contractures musculaires très fortes, un trouble de la sensibilité cutanée,… (Ref " Garnier Delamare : dictionnaire des termes de médecine 23è édition ")

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 26/11/2002 - 00h00 Conférence inaugurale de la Clinique de la Spasticité, Cliniques Universitaires de Mont-Godinne, 16/11/2002
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