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Reflux gastro-œsophagien : les points sur les « i »

Mise à jour par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 03/04/2017 - 16h22
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10 % au moins de la population souffre très régulièrement de reflux gastro-œsophagien (RGO). Le Pr Frank Zerbib, service d’Hépato-gastro-entérologie et oncologie digestive (CHU de Bordeaux) rétablit quelques vérités sur le RGO.

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RGO, un régime alimentaire strict n’est pas nécessaire

Le RGO, c’est quoi ?

  • Un dysfonctionnement de la partie inférieure de l’œsophage.
  • Le suc gastrique, très acide, s’échappe de l’estomac et remonte le conduit œsophagien.
  • À la clé, douleurs, inflammation, et parfois même cancer de l'oesophage.

Beaucoup d’idées fausses circulent concernant les régimes alimentaires dans le RGO : rôle des agrumes, du vinaigre, du chocolat, du café etc. En réalité, aucun régime alimentaire ne s’est avéré efficace dans le RGO. Aucun aliment particulier n’a pu non plus être incriminé dans la survenue ou l’aggravation de symptômes de RGO.

Les seuls conseils nutritionnels utiles relèvent du bon sens :

  • Eviter les repas trop gras et trop abondants.
  • Eviter de se coucher trop précocement après la fin d’un repas, en particulier le soir (laisser un délai d’au moins 2 heures, si possible).
  • Perdre du poids (la prise de poids est un facteur aggravant du reflux).
  • Supprimer les aliments qui ont été identifiés par chaque individu comme pouvant générer des troubles.

Cancer de l’œsophage, un risque exagéré

Le RGO peut être à l’origine de cancers de l’œsophage (adénocarcinome). Néanmoins, ce risque est extrêmement faible. Il ne survient qu’après de longues années d’un reflux sévère responsable de lésions de la muqueuse de l’œsophage (« muqueuse de Barrett » ou « endobrachyoesophage »), présentes chez 10% des personnes avec RGO. Et même en cas de muqueuse de Barrett, le cancer ne se développe qu’après de nombreuses années. Ces lésions sont repérées lors d’une endoscopie (exploration de l'intérieur de l’organisme en y introduisant un tube souple) et nécessitent la réalisation de prélèvements par biopsies pour confirmation.

Ce risque de cancer, même minime, justifie la réalisation d’au moins une fibroscopie dans la vie d’un patient souffrant de reflux, plutôt après l’âge de 50 ans. En l’absence de muqueuse de Barrett, le risque étant nul, il n’est pas nécessaire de multiplier les endoscopies. Si cette muqueuse est présente, un risque faible existe. Des endoscopies répétées (tous les 3 à 5 ans selon les cas) sont alors nécessaires pour vérifier l’absence de dysplasie. Une dysplasie n’est pas encore un cancer mais une première étape vers ce qui pourrait le devenir.

Initialement publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 03/04/2017 - 14h45 et mis à jour par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 03/04/2017 - 16h22
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