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Le poids des fast foods ...

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 20/01/2004 - 00h00
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Ils se trouvent à tous les coins de rue des grandes villes, dans les endroits les plus reculés du monde… Mais dévorer sur le pouce dans les fast foods a de réelles répercussions sur la qualité de l'alimentation des plus jeunes… qui en font une habitude.

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Quelle que soit l'heure de la journée, les enseignes de restauration rapide ne désemplissent pas. Tout est bien pensé : on ne peut rien reprocher à la qualité et à l'hygiène des produits (la durée de vie d'un hamburger est limitée à quelques minutes …), le cadre et les accessoires sont mûrement réfléchis pour les enfants, l'emplacement est stratégique (près d'un supermarché, dans une artère commercante, près d'une école). La composition nutritionnelle des repas a tendance à s'améliorer avec une gamme revue et corrigée proposant plus de légumes, des laitages, des sauces allégées, du poisson, des menus végétariens … Le changement de mentalité se fait aussi sentir au sein des chaînes mêmes : l'une d'entre elles rappelait récemment qu'il ne fallait se rendre dans ses établissements que de temps en temps …

Fast food, fat food

L'abus des fast foods fragilise en effet l'équilibre de l'alimentation. Cette notion est bien connue du grand public, mais encore fallait-il le démontrer. C'est ce qu'a fait une équipe de chercheurs du Maryland, aux Etats-Unis, en suivant 6.212 enfants âgés de 4 à 19 ans entre 1994 et 1998 (1). Comme on pouvait s'y attendre, au pays du hamburger, le fast food est roi : dans une journée alimentaire typique, un enfant sondé sur trois rapportait consommer en restauration rapide … quel que soit l'âge, le sexe, les revenus des parents, l'ethnie ou l'état d'origine. Par rapport aux abstinents, les enfants fidèles à la " fast food mania " ingéraient par jour plus de calories (+187kcal), de calories par gramme d'aliment (+0,29kcal/g), de lipides totaux (+9g), de glucides totaux (+24g), de sucres ajoutés (+26g) et de boissons sucrées (+228g). A l'inverse, le plateau fast food comportait moins de fibres (-1,1g), de laitages (-65g), de fruits et de légumes (-45g).

Taille XXL

L'hégémonie des fast foods dans la culture alimentaire des jeunes Américains est probablement en partie responsable de l'augmentation galopante de la surcharge pondérale dans cette tranche d'âge. On pourrait donc s'inquiéter de l'ampleur d'un phénomène qui a tendance à gagner aujourd'hui nos chères têtes blondes. Pour l'instant, pas encore de péril en la demeure, même s'il faut désormais se montrer vigilant!Une étude danoise récente (2) montre que la fréquence de la surcharge pondérale est la plus forte chez les adolescents américains (entre 12 et 15 %) en comparaison de 14 autres pays, dont la Belgique, qui fait encore figure de bon élève, avec la République Tchèque, la France, la Lituanie (qui remporte la palme de la minceur), le Danemark, l'Allemagne et la Suède. Il faut sans doute chercher ailleurs qu'au McDo cette différence sur la balance. La taille des portions, beaucoup plus modeste sur le Vieux Continent, n'y est sans doute pas étrangère …

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 20/01/2004 - 00h00 (1) Bowman SA et al. Pediatrics 2004 ;113(1 Pt 1) :112-8 (2) Lissau I et al. Arch Pediatr Adolesc Med 2004 ;158 :27-33
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