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Maladie de Parkinson, pourquoi la logopédie est indispensable

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 13/04/2017 - 18h15
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Dès le début de l’évolution de la maladie de Parkinson, et surtout dès le moindre signe de trouble du langage ou de la déglutition, un bilan orthophonique s’impose. Seule une rééducation par un ou une logopède peut rendre la parole à ces personnes et éviter toute fausse-route, première cause de décès prématuré dans cette population.

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Parkinson : être vigilent vis-à-vis des troubles de la déglutition

Après huit à dix ans d’évolution de la maladie, lorsqu’une personne atteinte de la maladie de Parkinson ne peut s’empêcher de baver, évite certains aliments ou mange de plus en plus lentement, il est temps de réagir. Car si les troubles de la déglutition (dysphagie) sont courants, ils sont encore trop rarement pris en charge. Le risque majeur est la fausse route, définie comme un accident dû à l'inhalation dans les voies aériennes, de liquide ou de particules alimentaires normalement destinés à l'œsophage. Avec un risque d’étouffement mais aussi d’infection pulmonaire.

Pour le Dr Denis Obert, médecin spécialisé en médecine physique et réadaptation (Centre Zander, Aix les Bains), « les personnes atteintes de la maladie de Parkinson ont des difficultés avec certaines textures (crudités) et, de plus, ne vont pas déglutir automatiquement car le cerveau ne reçoit pas l’information que de la nourriture est prête à être déglutie. D’où un travail sur la déglutition volontaire lors de la rééducation, sur la prise de conscience de ce qu’on a en bouche, sur les textures à privilégier mais aussi sur les conditions optimales du repas. En effet, une personne souffrant de la maladie de Parkinson peut difficilement mener deux actions en simultané. Le risque de fausse route est présent lorsque qu’il mange et parle en même temps ou écoute des conversations, la télévision etc. ».

Rééduquer les troubles de la déglutition

Selon les études, 60 à 80% des parkinsoniens sont atteints de troubles de la déglutition (dysphagie) ; le principal symptôme étant la fausse route. Le médecin devrait systématiquement poser la question et prescrire un bilan logopédique, sans attendre que ces troubles ne soient installés et, de ce fait, plus difficiles à prendre en charge.

Anne Rittié-Burkhard, logopède (Reims) : « Sur prescription médicale, le ou la logopède réalisera un bilan afin de définir précisément les troubles de déglutition. Puis un plan de rééducation sera mis en place, avec des exercices portant sur la force musculaire, la rapidité du geste et la tonicité en fonction du problème spécifique (langue, joues etc.). Il existe aussi des techniques indirectes, comme le choix de certaines textures pour faciliter la déglutition (épaissir les liquides, mixer certains aliments difficiles à mâcher), l'éviction de certains aliments jugés à risque (le riz qui se disperse, la salade qui colle ou le poireau dont l'aspect filandreux peut gêner la déglutition) ou encore la mise en place de postures (inclinaison de la tête au moment d'avaler). Nous enseignons aussi des manœuvres pour améliorer la coordination qui est généralement déficitaire. La déglutition supra-glottique par exemple permet de déglutir de manière plus sûre grâce à une décomposition du mouvement en trois étapes (mise en apnée, déglutition puis toux) ».

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 13/04/2017 - 18h15
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