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Fâché avec le lait ?

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 14/09/2004 - 00h00
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Nombreux sont les adultes qui ont du mal à digérer le lait. Si la vraie allergie au lait est plutôt rare, l'intolérance au lactose, par contre, est plus fréquente. Cette petite vacherie ne doit cependant pas vous faire condamner tous les produits laitiers…

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Le lactose est le principal sucre du lait de vache. Dans l'intestin, il est dégradé en deux petites unités sucrées, le glucose et le galactose, par une enzyme appelée lactase. Cette dernière est au top de son activité à la naissance et commence progressivement à décroître à partir du sevrage et de la diversification alimentaire.Elle se stabilise alors entre 5 et 10 % de sa valeur maximale, à un âge qui est différent selon les populations : très tôt chez les individus de race noire (entre 3 et 4 ans), bien plus tard chez les Caucasiens (Nord-Européens et Nord-Américains). L'explication de ce phénomène est à la fois génétique et environnementale. Du fait de notre forte consommation de lait et de ses dérivés, la lactase persiste à l'âge adulte. Cette situation s'oppose avec celle des pays du Sud, où la population est souvent déficiente en lactase, du fait des habitudes alimentaires (moins de lait, plus de laitages pauvres en lactose).

La belle mécanique s'enraye

Chez nous, dans certains cas, une intolérance au lactose s'installe, du fait de la disparition de la lactase dans l'intestin. Cette déficience peut-être irréversible ou réversible, si elle est provoquée par une maladie (médicaments, maladie coeliaque, infection intestinale, etc.).Généralement, la personne intolérante au lactose ne le sait pas, car elle ne présente pas de symptômes. Paradoxal ? Non, car l'apparition des symptômes est fonction d'une certaine charge en lactose, dont le seuil varie d'un individu à l'autre, mais qui peut quand même être assez élevée (de l'ordre de deux grands verres de lait). De plus, le côlon et l'estomac sont le siège de mécanismes adaptatifs qui rendent le phénomène quasi muet. Enfin, plusieurs produits laitiers ne contiennent plus de lactose.Il arrive néanmoins à certaines personnes de développer des symptômes. La diarrhée après le repas est le premier d'entre eux, souvent accompagnée de coliques.

Que faire ?

Le défi pour celui qui souffre réellement d'intolérance au lactose est de conserver des apports suffisants en calcium, dont le lait est la source majeure, mais pas exclusive.Premier réflexe : consommer du lait au cours du repas et non à jeun. On bénéficie alors d'une sorte d'effet tampon. Si l'exclusion du lait est réellement nécessaire, elle ne doit pas impliquer celle de tous les produits laitiers. En effet, la fermentation du lait fait totalement disparaître le lactose, qui est partiellement dégradé par les bactéries. Cela signifie que les laits fermentés, dont le yaourt/, mais aussi les fromages à pâte molle et à pâte ferme sont pratiquement exempts de lactose. De plus, les bactéries vivantes qu'ils contiennent, en particulier celles du yaourt, possèdent non seulement une lactase, mais réveilleraient également la cellule intestinale, qui se remet à sécréter l'enzyme... Ils sont donc très bien tolérés.Il existe aussi des alternatives intéressantes aux laitages et riches en calcium. Il s'agit d'une part des " laits " de soja et leurs dérivés, qui sont enrichis en calcium et totalement exempts de lactose et, d'autre part, des eaux minérales calciques (plus de 150 mg/litre), dont le calcium est aussi bien assimilé que celui du lait. Certains distributeurs proposent également des laits délactosés.Enfin, pour ceux qui ne veulent pas se poser de questions à table, il est possible de se procurer des lactases fungiques en comprimés, à prendre avant le repas.

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Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 14/09/2004 - 00h00
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