PUBLICITÉ

Moins gros, les petits-déjeuneurs ?

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 25/03/2003 - 00h00
-A +A

Près d'un Belge sur cinq prend chaque matin la mauvaise habitude de sauter le petit-déjeuner(1). Une étude récente révèle que cet oubli matinal prédispose, à long terme, à l'obésité et au diabète

PUB

Le petit-déjeuner est probablement le repas le plus important de la journée. Après une nuit de jeûne, l'organisme a besoin de recharger les batteries et de restaurer ses réserves de glycogène (la forme de stockage du glucose dans les muscles et le foie). Pourtant, trop nombreux sont encore les Belges qui négligent ce repas, en particulier chez les plus jeunes. Selon une étude gantoise (2), seul 1 adolescent sur 10 prendrait un petit-déjeuner digne de ce nom ! Pourtant, contrairement aux idées recues, sauter ce premier repas de la journée ne ferait pas maigrir, mais bien l'inverse.

Ventre vide prend... du ventre !

A l'occasion de la 43e Conférence Annuelle de l'AHA (American Heart Association, 6 mars 2003) sur l'Epidémiologie et la Prévention des Maladies Cardiovasculaires, une équipe de chercheurs américains de la célèbre Harvard Medical School (Boston, USA) a suggéré que les personnes qui prenaient tous les jours un solide petit-déjeuner étaient moins enclins à développer une obésité ou un diabète.

Dans cette étude, près de 2700 jeunes adultes, âgés de 25 à 37 ans, ont été suivis médicalement pendant 8 ans. En comparaison avec les piètres " petits-déjeuneurs " (deux fois par semaine ou moins), petit-déjeuner au quotidien était associé à une réduction de 35 à 50 % du risque de développer une obésité ou un syndrome de résistance à l'insuline. La résistance à l'insuline se caractérise par une perte de sensibilité des cellules à l'action de l'insuline, l'hormone clé dans la régulation de la glycémie (ou taux de sucre dans le sang). Cette moindre sensibilité est un des signes annonciateurs du diabète.

Un meilleur contrôle de l'appétit

L'une des pistes invoquées par le Dr Mark A. Perreira (le principal coordonnateur de l'étude), pour expliquer l'effet préventif du petit-déjeuner sur l'obésité et le diabète, repose principalement sur une meilleure régulation de l'appétit au cours de la journée. En effet, privé de nourriture au démarrage, l'organisme a alors tendance à se " rattraper " aux repas suivants (collations ou repas principaux) en accentuant le stockage de l'énergie et en diminuant les dépenses. A terme, le " maigre" petit-déjeuneur brûle donc moins bien les calories.

Outre la fréquence du petit-déjeuner, la qualité de celui-ci doit également être mise en avant. Ainsi, dans cette étude par exemple, si la consommation de céréales complètes était associée à une diminution du risque d'obésité et de résistance à l'insuline, il n'en allait pas de même pour les céréales raffinées (pain blanc, p.ex.). Prendre un petit-déjeuner, c'est bien, mais prendre un " bon " petit-déjeuner, c'est encore mieux : un produit céréalier de préférence complet, un laitage, un fruit ou un jus de fruit et une boisson.

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 25/03/2003 - 00h00 (1) Enquête Dimarso, novembre 1998, auprès de 998 Belges âgés de 18 à 65 ans. (2) Etude menée en 1998 par l'Université de Gand auprès de 345 jeunes âgés de 11 à 18 ans
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ