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Herpès génital : les idées fausses ont la vie dure

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 18/05/2016 - 08h17
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Près de deux personnes sur trois ont des idées erronées sur les modes de transmission de l’herpès génital. Une enquête pointe le manque de connaissances sur cette infection virale, sexuellement transmise. 

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Sans symptôme, aucun risque de contamination ?

C’est l’une des principales idées fausses sur l’herpès génital. La transmission se fait au cours du rapport sexuel avec un partenaire ayant des lésions actives (vésicules ou bulles sur fond rouge inflammatoire). Le contact doit être direct, intime et prolongé, de muqueuse à muqueuse. Ce peut être uniquement des caresses avec les mains.

Les vésicules sont contagieuses car ce sont des réservoirs à virus. Celles-ci finissent par se rompre, d’où des ulcérations douloureuses -le risque de contagion reste présent- qui disparaissent en une semaine. L’abstinence sexuelle est alors de rigueur. Au contraire des ulcérations, des croutes et des cicatrices, plus les lésions sont précoces, plus le risque de contamination est élevé.

Lors de la toute première infection (primo-infection), la durée de l’excrétion du virus de l’herpès est en moyenne de huit jours mais peut atteindre vingt jours. Puis elle n’est que de deux à quatre jours lors des récurrences (3).

Dr Bruno Halioua : « Mais attention, la contamination se fait aussi au contact d’une personne qui porte le virus sur ses muqueuses (lèvres, parties génitales etc.), alors qu’elle ne ressent ou ne montre aucun symptôme (asymptomatique). Même si rien n’est visible, elle sécrète le virus de façon intermittente dans ses sécrétions génitales, lequel infeste les cellules de l’épiderme (kératinocyte) ou des muqueuses. Le risque de transmission est cependant nettement moindre. Le port du préservatif est utile en cas de lésions sur le sexe du partenaire, mais peu efficace si ces lésions sont situées à proximité ».

L’herpès labial peut contaminer les parties génitales

Le virus Herpes Simplex virus de type 2 (HSV2) est en cause dans 60 à 80% des cas d’herpès génital, le reste étant dû à Herpes Simplex virus de type 1 (HSV1).

Aujourd’hui, environ 20% des herpès génitaux sont dus à HSV1, alors que pendant longtemps on a considéré que HSV1 se cantonnait à la région buccale. Ça n’est plus le cas et c’est probablement dû à la plus grande fréquence des rapports bucco-génitaux depuis le début des années 80.

Conclusion : une personne souffrant d’herpès buccal est susceptible de transmettre l'herpes au niveau de la sphère génitale en cas de rapport oro-génital. Inversement, il a été rapporté des cas d'herpès labial à HSV2 après un contact entre la bouche et des parties génitales.

Publié par Hélène Joubert, journaliste scientifique le 18/05/2016 - 08h17

(1) Enquête HARRIS en 2013 auprès d'un échantillon de 1008 (491 hommes et 517 femmes), représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus/Etude financée HRA Pharma France ; (2) Halioua B et coll. : Importance des idées fausses sur le mode de transmission de l’herpès génital en France. Journées Dermatologiques de Paris : 8-12 décembre 2015 ; (3) Conférence de consensus HAS Prise en charge de l’herpès cutanéo-muqueux chez le sujet immunocompétent (2001)

D’après une interview du Dr Bruno Halioua, dermatologue, Service de Dermatologie Institut Alfred Fournier (Paris) suite à sa présentation aux Journées Dermatologiques de Paris : 8-12 décembre 2015

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