PUBLICITÉ

2.500 transfusés infectés

Publié par Dr Marc Sertyn le 29/11/2001 - 00h00
-A +A

Un mémoire vient d'être publié par le Dr Jean-Claude Osselaer, hématologue, chef du service de transfusion aux cliniques universitaires de Mont-Godinne. Il porte comme titre: "L'Hépatite C post-transfusionnelle et sa réparation en droit commun" et a été présenté à l'ULB.

PUB

En 1990, 2.500 personnes ayant recu une transfusion de sang ont été contaminées par le virus de l'hépatite C. Dix pour cent de ces personnes vont peut-être mourir des suites de cette contamination. Pourtant, un test de dépistage étaient disponibles dès 1989. Il faut savoir qu'environ 1% de la population est porteur du virus de l'hépatite C. Quinze pour cent des personnes inféctées parviennent à se débarrasser du virus, tandis que les 85% restants développent une hépatite chronique, qui se manifeste par des nausées, un manque d'appétit, des chatouillements, une jaunisse, etc. Un quart de ces personnes développent une cirrhose, qui est potentiellement mortelle. Cinq pour cent des personnes développeront un cancer du foie. Le seul traitement à ce jour est la greffe du foie, qui est une opération particulièrement coûteuse.Sur le plan légal, dans le cas présent, il semblerait qu'il y ait eu négligence. Le test permettant de dépister le virus de l'hépatite C était en effet disponible depuis septembre 1989. Ce test permettait d'identifier des anticorps anti-VHC dans les poches de transfusion sanguine provenant des donneurs de sang. Le test de dépistage n'a été rendu obligatoire qu'en juillet 1990. Le test coûte 200 francs par poche de sang testée. Pendant la période de dix mois séparant l'invention du test et la loi rendant le dépistage obligatoire, 500.000 poches de sang ont été prélevées, ce qui, compte tenu de l'incidence de 1% dans la population, amène le nombre de personnes infectées à 5.000 durant cette période. En supposant que le test était fiable à 50%, ce qui était le cas, on aurait pu éliminer 2.500 poches infectées. Comme bon nombre de patients ayant recu le sang sont décédées des suites d'affections graves, on peut raisonnablement estimer à quelque 2.500 le nombre de personnes survivantes actuellement infectées pendant cette période. Selon le Dr Osselaer, il y a eu négligence. Mais ce sera éventuellement à la Justice de trancher la question.

Publié par Dr Marc Sertyn le 29/11/2001 - 00h00 La Dernière Heure 26-11-2001
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ