PUBLICITÉ

Le sport contre l'hyperkinétisme

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 29/03/2005 - 00h00
-A +A

Tout le monde - ou presque - connaît au moins un enfant hyperactif ou hyperkinétique dans son entourage. Le sport ne constitue pas une solution miracle, certes, mais il peut aider.

PUB

Tous les jeunes animaux, l'homme y compris, éprouvent le besoin de se dépenser physiquement. On a en effet calculé qu'un groupe d'enfants qui jouent librement dans la nature parcouraient souvent des distances supérieures à dix kilomètres au cours d'une après-midi! Bien entendu, cet incroyable dynamisme est sous-tendu par des systèmes spécifiques au niveau cérébral, notamment une sécrétion proportionnellement plus importante de neurotransmetteurs comme la dopamine. En grandissant, les enfants se calment et apprennent à mieux canaliser leur énergie. Mais cela ne se passe pas toujours ainsi. On enregistre même de grandes différences dans les processus de maturation.

Sur la gamme des tempéraments, les enfants hyperkinétiques se situent à l'extrémité la plus fatigante. Ils fixent difficilement leur attention et, malgré les sempiternelles admonestations, ne tiennent pas en place. Ce comportement passe parfois pour de la mauvaise volonté et fâche l'entourage. Il entraîne aussi des problèmes de scolarité et parfois même le rejet des autres enfants. Rendus maladroits par un état d'excitation permanent, les enfants hyperkinétiques multiplient les maladresses, puis versent facilement dans les crises de colère et de larmes.

Ce syndrome est relativement fréquent, on estime qu'il concerne environ 3,5% des enfants entre 5 et 12 ans, avec une proportion de quatre garcons pour une fille. On situe mal son origine. Héréditaire? Congénitale? Traumatique? Il faut tenir compte aussi des influences psychologiques. Certains auteurs distinguent d'ailleurs l'hyperkinétisme pathologique d'une hyperactivité passagère liée à des épisodes traumatisants de la vie comme la séparation des parents, un décès, etc.

La discipline apprivoisée

L'hyperkinétisme pose de multiples problèmes au niveau familial et scolaire si bien qu'on recourt fréquemment à des médicaments psychotropes pour calmer les enfants atteints du syndrome. La question de la légitimité de cette démarche divise d'ailleurs les spécialistes.

D'autres solutions sont-elles envisageables? On pense évidemment aux psychothérapies, qui servent autant l'enfant que son entourage. Certaines approches alimentaires méritent également qu'on leur prête attention. Et puis, il y a le sport, qui constitue un excellent moyen pour canaliser ce trop plein d'énergie. De préférence, on choisira des disciplines sans règles trop contraignantes au début, dont l'apprentissage se prête aux périodes d'attention relativement courtes et sans risque de blessure comme l'athlétisme, la natation, les jeux de balles, etc. Ensuite, on pourra passer à des disciplines toujours à forte dépense énergétique mais qui impliquent un certain contrôle: sports nautiques, judo, badminton, tennis.

Avec un peu de psychologie de la part de l'entraîneur et de l'entourage, l'enfant trouvera matière à valorisation dans ces activités, pour sortir enfin de cette spirale d'échecs et de rejets.

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter e-santé !

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 29/03/2005 - 00h00
Notez cet article
Vous devez être connecté à votre compte E-Santé afin de laisser un commentaire
PUBLICITÉ