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Réduction spontanée des grossesses multiples

Publié par Adaptation Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 16/02/2002 - 00h00
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Les avortements spontanés sont des phénomènes naturels et fréquents au cours du premier trimestre de la grossesse. Le risque est encore plus important lors de grossesses multiples, car certains embryons peuvent se développer au détriment d'autres qui seront éliminés. Des médecins ont détecté l'existence de ce phénomène de réduction embryonnaire chez plus de 50% des femmes attendant plus de trois enfants.

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Les avortements spontanés sont des phénomènes fréquents au cours du premier trimestre de grossesse et passent très souvent inapercus. On pense, en effet, que près de la moitié des Œufs fécondés interrompent leur développement, pour la majorité, avant même que ne s'installe un retard de règles. Ces Œufs n'auraient pas été viables ou bien auraient donné des enfants mal formés. C'est une sélection naturelle qui s'opère et qui présente en général peu de risque pour la mère (infection ou hémorragie). En cas de grossesse multiple, il peut s'établir un mécanisme de compétition entre les embryons implantés dans le même utérus : certains se développeront alors au détriment d'autres qui seront éliminés de la cavité utérine. Une étude quantitative vient d'évaluer que plus de 50% des femmes portant 3 enfants ou plus présentaient des réductions spontanées avant 12 semaines de gestation.

Phénomène naturel

Des données échographiques et des observations à l'accouchement recueillies auprès de 7000 femmes ont permis de mesurer la fréquence d'éviction spontanée d'embryons au cours de grossesses multiples. Il s'avère que ce phénomène intervient d'autant plus fréquemment que le nombre d'embryons implantés dans l'utérus est important :

  • 36 % des grossesses gémellaires
  • 53 % des grossesses triples
  • 65 % des grossesses quadruples
Les médecins ont pu remarquer que ces fréquences étaient moins importantes lorsque l'ovulation précédant la grossesse avait été spontanée, par rapport à celles qui avaient été déclenchées par un traitement. Ils ont également pu noter, que plus le nombre d'embryons initialement implantés dans l'utérus était élevé, moins le temps de gestation était long pour les embryons restants. Leurs poids à la naissance en était d'autant plus faible. En revanche, le nombre de bébés à l'accouchement n'influait pas, ni sur la durée de la grossesse, ni sur le poids de naissance des enfants.Autrement dit, lorsqu'un phénomène de réduction intervient, les fŒtus survivants ont un plus petit poids et naissent plus précocement.Le repérage d'un tel phénomène au cours des trois premiers mois de la grossesse grâce aux échographies, pourra inciter à davantage de prudence (diminution de l'activité des mères), de manière à prolonger au maximum les temps de gestation et à prendre plus rapidement en charge des bébés dont on sait qu'ils viendront au monde avec un plus petit poids de naissance.
Publié par Adaptation Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 16/02/2002 - 00h00 Dickey, Am. J. Obstet. Gynecol. 2002; 186: 77-83.
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