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Mauvaises nouvelles des hanches

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 12/04/2005 - 00h00
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Les hanches sont les mal aimées de la médecine sportive. On néglige de leur prêter suffisamment d'attention lors des visites médicales d'aptitude et, quelques années plus tard, il arrive qu'on paie le prix de cette insouciance.

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De nombreuses disciplines exposent leurs pratiquants aux pathologies de la hanche. On pense naturellement au football, au rugby, au hand, au basket, etc. Le tennis aussi se trouve en première ligne. Désormais, la balle va tellement vite que le joueur n'a plus le temps de se positionner de profil par rapport à sa trajectoire. La généralisation du lift oblige également à frapper la balle très haut, parfois même au-dessus de la tête. Sur le plan articulaire, cela se traduit par des phénomènes de compression tout à fait anormaux entre un bassin plus ou moins fixe et des épaules en rotation très brutale. Sans oublier, bien sûr, l'intensité de l'entraînement. Récemment, le docteur Parier présentait un travail d'analyse sur 20 cas d'atteintes de hanche au centre d'entraînement de Roland-Garros où il officie comme médecin. On retrouve dans ses descriptions la genèse des douleurs qui accablent des champions comme Gustavo Kuerten, Nicolas Escudé. et beaucoup d'autres.

Le grand nettoyage de printemps

De nombreux joueurs cherchent dans la chirurgie une solution à leur problème. Mais que peut-on opérer? Rien en fait! On met un arthroscope dans l'articulation. Au besoin, on la "nettoie" en retirant des bouts de cartilage en vadrouille. Mais jusqu'à présent, cette technique n'a pas vraiment donné de résultat probant, et rares sont ceux qui y croient encore. Certains chirurgiens procèdent alors à la fameuse visco-supplémentation, une technique qui consiste à injecter de l'acide hyaluronique afin de mieux "huiler" l'articulation. Mais cela ne résout rien. Au contraire! Le joueur qui souffre moins reprend son entraînement et détériore son cartilage avec encore un peu plus d'enthousiasme.

Prévenir plutôt que guérir

Seule la prévention paraît efficace dans la lutte contre ces pathologies. Ainsi, on devrait examiner à la loupe la hauteur de l'interligne articulaire. Si un sportif présente une inégalité des membres inférieurs, le bassin basculera toujours vers le côté le plus court. Ce faisant, il découvrira la tête fémorale opposée et réduira du même coup la surface d'amortissement. D'où le risque d'usure précoce. Diverses petites malformations de ce type méritent encore qu'on leur porte attention par le biais d'un examen radiographique (coxométrie) qui consiste à mesurer toutes les angulations de la hanche. Dans la vie de tous les jours, cette articulation subit déjà d'énormes contraintes. Que dire alors des phénomènes de blocage après une course ou dans la réception d'un saut. Les sollicitations s'avèrent même particulièrement violentes dans les disciplines qui imposent des déplacements courts et rapides avec des allers-retours et des changements de direction incessants. La pression sur les hanches peut alors atteindre jusqu'à dix fois le poids du corps! Dans plusieurs disciplines, on assiste à une véritable épidémie. Face à cette problématique, les médecins ont longtemps commis l'erreur de recommander le repos. En réalité, cette pathologie ne déroge pas à la règle qui veut que la poursuite d'une activité favorise le maintien de la fonction. Autrefois, on conseillait surtout les sports dits portés comme le vélo ou la natation. Actuellement, on en revient à des disciplines plus exigeantes sur le plan articulaire. Des études ont révélé que des sports comme le golf constituaient même un traitement efficace. Le tennis aussi. A condition de ne pas y jouer sa vie!

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Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 12/04/2005 - 00h00 Sources: "Hanche et tennis. Rencontres nationales médecine et tennis", Bordeaux. septembre 2004. "Coxarthrose: traitements et développement de l'activité physique", 2ème Journée REV, le 14 mai 2004.
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