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Les bactéries font de la résistance...

Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 29/10/2002 - 00h00
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Les bactéries résistent de plus en plus aux antibiotiques. Des mesures doivent être prises pour mener une lutte efficace contre ce phénomène. Un projet-pilote va dans ce sens…

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La résistance des bactéries aux antibiotiques inquiète depuis longtemps médecins et autorités sanitaires de notre pays. L'année dernière avait été lancée une campagne visant à diminuer la demande d'antibiotiques de la part des patients auprès de leur médecin (http://www.health.fgov.be/antibiotics/cabf.htm). Elle avait d'ailleurs remporté un beau succès selon les autorités belges.

Trop et trop souvent

Il faut dire que plus on utilise d'antibiotiques à mauvais escient - pour une infection virale ou pendant un temps trop court par exemple -, plus le risque d'apparition d'une résistance est grand. C'est ainsi que certaines bactéries sont résistantes à beaucoup sinon à tous les antibiotiques connus. Et les nouveaux produits venus sur le marché n'y changent rien. Il faut dire aussi que les progrès anciens pour maîtriser les infections ont fait que les investissements pour cette recherche se sont fortement réduits. Nous nous trouvons donc aujourd'hui dans une impasse. Pour ne pas grever l'efficacité que certains antibiotiques ont encore, il faut prendre le mal par la racine. Les autorités fédérales en charge de la santé, les ministres Vandenbroucke et Tavernier ont donc décidé de frapper du côté des médecins. Dans leur communiqué, ils ont précisé qu'il fallait les encourager à prescrire ces médicaments " de manière responsable, notamment en leur soumettant des directives de pratique ".

Surtout à l'hôpital

Ces propos sont presque insultants pour les médecins mais, à la décharge des ministres, les infections nosocomiales, c'est-à-dire des infections contractées à l'hôpital mais qui ne sont pas le motif de l'hospitalisation, deviennent de plus en plus fréquentes. Et les germes responsables sont souvent très résistants aux traitements. Il s'agit donc pour les ministres de nommer des experts en antibiotiques au sein de certains hôpitaux auxquels les généralistes pourront poser des questions.Il ne s'agit encore que d'un projet-pilote mais, à terme, ils pourraient bien s'élargir à l'ensemble des institutions hospitalières du pays.L'avantage est sans nul doute un traitement plus adéquat du malade. L'inconvénient est que ce dernier se verra plus souvent refuser une ordonnance qu'il pensait être utile.

Il ne faudra donc pas s'étonner de voir son médecin traitant décrocher son téléphone pour demander l'avis d'un expert en pleine consultation.
Publié par Pierre Dewaele, journaliste médical et scientifique le 29/10/2002 - 00h00
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