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L'agressivité, pas seulement pour le pire

Mise à jour par Psychonet Production le 27/06/2011 - 17h19
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La violence ou les flambées de violence à l'école, dans les cités, sur la route, au cinéma, dans les jeux vidéo ou dans les jeux bien réels de certains, sont des sujets abordés quotidiennement par les médias. Derrière cette image collective de la violence, se cache un ressort de la psychologie individuelle, décriée et mal connue, l'agressivité.

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Qu'est-ce que l'agressivité?

Par définition, en psychologie, "l'agressivité désigne toute tendance visant, par un moyen quelconque et sous n'importe quelle forme, à causer un tort à un individu, un groupe ou à ce qui les représente". La violence physique est bien la forme la plus apparente des comportements agressifs. Bien sûr, aucune société ne peut accepter de laisser libre cours à certaines formes d'agressivité.

L'histoire de la psychanalyse depuis Freud est une histoire (entre autres) de la découverte progressive de l'importance de l'agressivité dans les comportements humains. Freud décrit deux instincts, deux pulsions fondamentales: la pulsion de vie, qui nous pousse à tout mettre en œuvre pour rester en vie, et la pulsion de mort, poussée d'énergie visant surtout à l'autodestruction de l'être humain. Freud développe l'idée qu'il existe en chacun un besoin fondamental de destruction, qui devient de l'agressivité lorsqu'elle se retourne contre autrui. L'agressivité est un instinct humain qui peut s'exprimer de multiples facons.

Les innombrables visages de l'agressivité

La forme la plus visible de l'agressivité est la violence physique. Une forme plus discrète est la violence verbale, qui peut d'ailleurs être tout autant destructrice. Des formes plus insidieuses, plus ténues, de l'agressivité s'expriment au travers de l'ironie, de l'humiliation, de mots d'esprit blessants, d'une certaine forme d'humour. Elle peut aussi se dissimuler derrière la facade de certains types d'autorités sociales qui confèrent à un individu un pouvoir sur un autre. Cette agressivité se rencontre quotidiennement dans les relations de travail, dans les échanges entre un administré et un représentant de l'Etat par exemple. Il existe donc des formes ouvertes d'agressivité et des manifestations plus détournées.

L'agressivité est aussi un comportement réactionnel à de l'agressivité subie, d'autant plus que les barrières sociales nous interdisent d'exprimer notre agressivité. Si Odette se voit quotidiennement humiliée par sa supérieure hiérarchique, et qu'elle n'est pas en mesure de pouvoir réagir (conventions sociales obligent), elle risque de développer un sentiment de colère et de frustration générant à son tour une agressivité, dont elle pourrait bien se décharger sur son mari ou ses enfants en rentrant le soir à la maison. Des psychologues dans les années 1960 (Dollard, Doob et Miller) ont d'ailleurs dépeint les comportements agressifs comme des réactions à des frustrations. Pour eux, un comportement agressif présuppose toujours l'existence de la frustration, et inversement, l'existence de la frustration mène toujours à une forme d'agression.

Dans d'autres situations, l'agressivité n'arrive pas à trouver une forme d'expression socialement acceptable. Dans ce cas, des personnes fragiles tendent à retourner l'agressivité contre elles-mêmes. Ainsi en est-il de certaines formes de comportements suicidaires, de mutilations (par exemple en se lacérant les avant-bras), de comportements à risque, de certains types de toxicomanie. Plus discrètement, on peut aussi parfois émettre l'hypothèse que le développement de certaines maladies, est en lien avec un retour de l'agressivité contre soi.

Initialement publié par Psychonet Production le 11/03/2003 - 00h00 et mis à jour par Psychonet Production le 27/06/2011 - 17h19
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