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De l'usage du cannabis par les sportifs

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 22/02/2010 - 00h00
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Le cannabis se distingue comme la première cause de dopage pour la génération actuelle des sportifs. Quels sont les liens entre cannabis et sport ? Explication d'un phénomène.

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Le cannabis sous toutes ses formes

Cannabis, haschich, shit, marijuana, herbe ou simplement "beu" : ces termes se rapportent tous à la même plante connue sous son nom botanique "cannabis sativa" ou "chanvre indien" et riche en une substance psycho active connue sous les initiales THC (delta 9 tétrahydrocannabinol). Certains termes désignent aussi les différentes modes de consommation. La dénomination "herbe" désigne un mélange de feuilles et de fleurs de cannabis simplement séchées et coupées. Le terme haschich s'applique à la résine de cannabis, obtenue à partir des sommités florales. Il est généralement coupé avec des substances parfois toxiques. Jusqu'au début du XXème siècle, le cannabis ne faisait l'objet d'aucune législation prohibitive; pas plus d'ailleurs que d'autres opiacés tels qu'héroïne, cocaïne, morphine et opium. La prise de conscience tardive des effets désastreux de l'abus de ces drogues donna lieu à de multiples conventions internationales visant au contrôle, puis à la répression de ces substances. A l'issue d'une conférence organisée à Genève en 1925, l'interdiction du cannabis fut décrétée dans de nombreux pays et son commerce passa alors dans la clandestinité. Aujourd'hui la question suscite toujours autant de débats entre ceux qui plaident pour la tolérance et d'autres qui prônent la sévérité.

Cannabis: les sportifs aussi

Cannabis et sport ont une relation particulière, puisque cette drogue figure sur la liste rouge des produits dopants. Sa consommation est très facile à détecter. Sa lente élimination par l'organisme permet en effet une identification dans les urines jusqu'à six semaines après consommation. Le cannabis bénéficie néanmoins d'un statut particulier dans la réglementation. Il est interdit uniquement pendant les compétitions. Il fait également partie des substances dites spécifiques, c'est-à-dire celles qui "peuvent entraîner une violation non intentionnelle des lois antidopage (...) étant moins susceptibles d'être utilisées avec succès comme agents dopants". Ainsi, si le sportif arrive à établir qu'il n'a pas consommé le cannabis dans le but d'améliorer sa performance sportive, il écopera d'une sanction réduite. Mais où commence et où finit la performance ? Certains trouvent dans le cannabis un apaisement psychologique et physiologique qui leur permet d'échapper au stress pré ou post-compétition. N'est-ce pas déjà une forme de dopage ? La question, on s'en doute, se prête à des débats passionnés entre spécialistes. L'agence Mondiale antidopage a tranché : les seuil de tolérance du cannabis a été remonté, et elle tolère aujourd'hui un taux dix fois plus élevé. Une manière de ne pas devoir punir des sportifs qui n'en faisaient qu'un usage récréatif, à distance des compétitions. Et peut-être aussi de reconnaître que s'il est un produit dopant, il n'est pas tout à fait comme les autres...

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 22/02/2010 - 00h00

L'Agence Mondiale Antidopage assouplit sa position sur le cannabis. Medscape. 18 juin 2013.

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