Contrairement à une croyance bien ancrée dans notre culture, la parole n'aurait pas des vertus thérapeutiques chez tout le monde. Une étude réalisée suite aux attentats du 11 septembre a montré qu'après un traumatisme collectif, s'étendre sur ses impressions et ses sentiments pouvait faire plus de mal que de bien

Voeu de parole
Aujourd'hui, l'aide psychologique apportée aux victimes sur les lieux d'un drame - attaque terroriste, prise d'otages, accident d'avion
- est devenue une étape incontournable que s'empressent de relayer médias et politiques. Le "defusing" qui intervient dans les premières heures et le "debriefing" psychologique dans les jours qui suivent sont partout présentés comme le moyen par excellence de ne pas tomber dans un état de stress post-traumatique (état anxieux secondaire à un événement particulier). Bien menées, ces aides psychologiques peuvent sans doute apporter une aide à ceux qui en ressentent le besoin. Mais une récente étude américaine montre que loin de convenir à tout le monde, le partage de ses impressions peut parfois faire plus de mal que de bien.
Rien que des mots...
L'étude a ainsi étudié les conséquences physiques et psychiques des attentats du 11 septembre 2001 sur un groupe de personnes qui, sans avoir perdu un ami ou parent proche, avait vécu de près l'événement. Une enquête en ligne leur permettait d'exprimer leurs sentiments par rapport à cet événement. Or les résultats montrent que, suite à cette enquête, l'état des personnes qui avaient souhaité s'exprimer était moins bon que celui de ceux qui avaient choisi de garder le silence. Toujours dans ce sens, les personnes qui s'étaient exprimées longuement paraissaient se porter moins bien que celles qui s'étaient confiées plus succinctement.