La toux, c’est naturel et utile : un mécanisme de lutte contre l’excès de sécrétions nasales et bronchiques. Alors même si elle est inconfortable, cessons de vouloir la stopper à tous prix. D’ailleurs, antitussifs et autres mucolytiques sont contre-indiqués jusqu’à 6 ans.

Dédramatiser la toux du nourrisson !
Tousser, c’est comme une petite séance de kinésithérapie respiratoire naturelle : cela permet l’évacuation des sécrétions bronchiques et nasales (le mucus) qui tombent dans l’arrière-gorge. Les quintes de toux sont très fréquentes, surtout avant l’âge de trois ans et sont le plus souvent le témoin d’une banale infection des voies respiratoires. Elles surviennent surtout pendant la saison hivernale mais elles peuvent se manifester toute l’année. Les virus en cause investissent les cellules du nez puis des bronches et peuvent provoquer rhinopharyngite, bronchite, rhume et bronchiolite.
Toux du nourrisson : oublier le réflexe antitussif
Vouloir un médicament est une attitude bien compréhensible : la toux chez les enfants est désagréable, bruyante ; souvent, elle empêche les petits de dormir et rend donc les nuits difficiles pour toute la famille. Pour autant, le réflexe « antitussif » est contre-productif. En effet, depuis 2013, tous les antitussifs sont contre-indiqués jusqu’à 6 ans. Peu efficaces, ils risquent chez les petits enfants de rendre la situation encore plus grave, explique le Dr Ania Carsin, pneumo-pédiatre (Marseille) : « Si l’on prend un antitussif qui arrête la toux, les sécrétions ne seront plus évacuées, d’où un risque d’infection (bronchite, bronchiolite). Quant aux mucolytiques, le petit enfant n’ayant pas un mécanisme de toux suffisamment important pour les évacuer, elles vont s’accumuler dans les bronches. »
D’après un entretien avec le Dr Ania Carsin, pneumo-pédiatre dans le service de Pédiatrie, CHU de Marseille - Hôpital de la Timone.