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Sport : attention à ne pas dépasser les limites !

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par Marion Garteiser, journaliste santé le 13/09/2005 - 00h00
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Le sport extrême se développe : triathlon et maintenant spartathlon poussent encore plus loin les limites humaines. Mais ces pratiques sportives sont-elles sans conséquence sur la santé ?

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Le Spartathlon, c'est tout simplement 246 km de course (presque six marathons !), que les athlètes parcourent parfois en moins de 36 heures… On peut très clairement parler de sport extrême. L'organisme en sort-il intact ? On se doutebien que la réponse est non, mais on n'imagine pas à quel point... Une équipe médicale a ainsi effectué une prise de sang chez 15 athlètes âgés de 31 à 46 ans, avant, juste après et 48 heures après l'épreuve de Spartathlon. Les résultats montrent d'importants dégâts et une inflammation majeure.

Ces dégâts sont observés par la mesure de l'ADN libre circulant dans le sang. Cet ADN provenant de l'intérieur des cellules, sa présence dans le sang témoigne de leur destruction. Résultat des mesures: l'ADN circulant est multiplié par dix !

Une inflammation majeure

L'inflammation se mesure avec des marqueurs comme l'interleukine 6 qui est libérée par les cellules lors de la réaction inflammatoire. Les chercheurs ont mesuré des taux d'interleukine 6 multipliés par 8000 ! (avec heureusement un retour à la normale en 48 heures). La CRP, un autre marqueur classique de l'inflammation, est multipliée par 152, taux dont on n'a pas observé le retour à la normale au bout de 48 heures. Un autre signe de la souffrance cellulaire massive est la baisse des triglycérides et du cholestérol pendant la course. Les membranes cellulaires sont en effet composées de lipides élaborés à partir du cholestérol.

De tels résultats permettent de comprendre les risques que l'on prend quand on dépasse ses limites sans être vraiment entraîné. Une inflammation majeure sur un terrain fragilisé entraîne un risque important de subir un accident cardiovasculaire.

Que retenir en pratique ?

Si vous reprenez un sport après 45 ans, il faut au préalable faire un électrocardiogramme d'effort. Cela vous permettra d'être rassuré sur ce plan. Ensuite, il faut vous entraîner progressivement en fonction de vos objectifs en écoutant votre corps et ses limites. Enfin, si vous voulez repousser vos limites, il vaut mieux le faire dans une activité encadrée avec un entraîneur qui vous enseignera l'art de la récupération.

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par Marion Garteiser, journaliste santé le 13/09/2005 - 00h00 A. Margeli et al. 'Dramatic elevation of interleukin-6and acute phase reactants in athletes participating in the ultradistance foot race Spartathlon: severe systemic inflammation and lipid and lipoprotein changes in protracted exercice.' J Clin Endoc Metab 90,3914-8, 2005.
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