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Et si votre sang était pollué ?

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 01/06/2004 - 00h00
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Il faudrait peut-être le vérifier et, le cas échéant, établir une réglementation et une surveillance. En effet, le sang de 44 parlementaires européens qui se sont prêtés à un test était largement pollué par de nombreuses substances toxiques, dont certaines sont pourtant interdites depuis de nombreuses années.

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Les polluants pénètrent facilement dans notre organisme, notamment par notre nez et notre bouche. C'est ainsi que la surveillance et les réglementations concernant la pollution se basent sur des valeurs seuils dans l'air, l'eau et l'alimentation. Ne faudrait-il pas faire de même pour notre sang ? C'est ce que suggère le WWF (World Wild-life Fund), une organisation de protection de la nature. Afin de démontrer l'importance de l'exposition des Européens à toute une gamme de produits chimiques potentiellement toxiques, 44 parlementaires se sont prêtés à un examen sanguin. Plus d'une centaine de polluants persistants issus de quatre grandes familles : pesticides organochlorés, biphényles polychlorés (PCB), retardateurs de flammes bromés, phtalates et produits chimiques perfluorés, ont été dosés. La totalité des échantillons sanguins étaient contaminés par une large palette de toutes ces substances chimiques. En tout, treize produits ont été retrouvés, dont un métabolite du DDT, interdit depuis 1972, et des PCB, interdits depuis 1987.

Soulignons la forte présence d'un phtalate, le DEHP. Les phtalates étaient présents dans 70% des cosmétiques jusqu'à ce qu'ils soient interdits en janvier 2003, car reconnus comme toxiques pour la reproduction et le système endocrinien. Les retardateurs de flammes sont également très présents. Ces produits sont ajoutés aux résines de circuits imprimés pour diminuer les risques d'incendie, mais ils sont aussi fréquemment employés dans les meubles, certains textiles, etc.

La pollution se retrouve donc même dans la composition du sang qui circule dans nos veines. Souhaitons que cette démonstration renforce notre conscience de la protection de l'environnement. La pollution atteint chaque cellule de notre organisme et se répercute incontestablement sur notre santé et celle de nos enfants.

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 01/06/2004 - 00h00 Sciences et avenir, mai 2004.
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