Les chercheurs se passionnent parfois pour des questions qui semblent futiles... L'impact de l'acte sexuel sur la performance sportive occupe une place de choix. Faire l'amour, est-ce bon pour les performances sportives ?

Faut-il faire l'amour avant de faire du sport ?
Sur le sujet, les stars du sport ont parfois été interviewées... et leurs réponses se contredisent. Certains, comme Linford Christie, prônent l'abstinence sexuelle avant une compétition. "Ne pas faire l'amour rend plus agressif", explique-t-il, "c'est positif." D'autres prétendent exactement le contraire : "Les bons attaquants marquent davantage lorsqu'ils ont fait l'amour la veille d'un match", avance le footballeur brésilien, Romario. Ronaldo lui-même n'a pas hésité à prendre position sur le sujet. "Faire l'amour quelques heures avant un match, c'est la clef du succès, à condition d'être passif et de jouir du moment présent, ca relaxe et redonne de l'énergie pour jouer". Il se contredira un peu lors de la Coupe du monde suivante en déclarant que la victoire valait bien trois semaines d'abstinence (sic). Il reste que la question du sexe et du sport divise les sportifs et leurs entraîneurs.
Sexe et sport : une question cruciale
Deux hypothèses contradictoires circulent parmi les spécialistes. L'une voudrait que l'acte sexuel accroisse le taux de testostérone circulant dans l'organisme et produise donc une forme naturelle de dopage. L'autre prétend, au contraire, qu'on dilapide sa concentration et son influx. Sur cette question cruciale, une expérience avait été menée en Belgique en 2001, sponsorisée par la marque Durex. L'enquête a été confiée au docteur Goossens, médecin du club de division 1 de football, "Germinal" Beerschot (qui a aujourd'hui changé de nom et s'appelle K. Beerschot AC). Douze joueurs ont passé deux tests d'effort maximal sur tapis roulant au lendemain d'une nuit d'amour et dans des conditions d'abstinence.
Verdict ? Il n'y a pas de corrélation entre la présence de testostérone dans le sang et la relation sexuelle. Restait à savoir si le sexe améliorait les paramètres de la performance. Et là, les résultats plaident plutôt en faveur des abstinents. Au lendemain de l'acte, dix des douze cobayes ont atteint plus rapidement leur fréquence cardiaque maximale et produisaient plus de lactates aux différents niveaux d'un effort. "Sur le plan physiologique, je ne peux que plaider l'abstinence", conclut le docteur Goossens.