Sécheresse des yeux, douleurs articulaires, fatigue... Et si c'était le syndrome de Gougerot-Sjögren ?
Sécheresse des yeux, de la bouche, douleurs articulaires, grande fatigue... Le syndrome de Gougerot-Sjögren est une maladie difficile à diagnostiquer et touche 2 personnes sur 1000, essentiellement des femmes.
Ne menaçant ni la vie, ni la vue, le syndrome de Gougerot-Sjögren n'est pas considéré comme grave. Pourtant, il peut déclencher de grandes souffrances et de multiples complications.

Sècheresse buccale et oculaire
Le syndrome de Gougerot-Sjögren est une maladie auto-immune qui atteint les glandes exocrines, surtout salivaires et lacrymales, se manifestant le plus souvent par une sècheresse des yeux et de la bouche. Il peut aussi être responsable d'atteintes articulaires, gynécologiques, pulmonaires, neurologiques et rénales.
Le syndrome de Gougerot-Sjögren ne menace pas la vie des malades, mais peut leur rendre la vie insupportable en altérant leur qualité de vie et en déclenchant de grandes souffrances. C'est une maladie mal connue qui toucherait 2 personnes sur 1.000. Neuf malades sur dix sont des femmes. L'affection peut se déclencher à tout âge, mais le plus souvent, autour de 50 ans.
Le syndrome de Gougerot-Sjögren : un diagnostic difficile
Le diagnostic du syndrome de Gougerot-Sjögren est difficile et de nombreux malades ignorent l'origine de leurs troubles pendant longtemps, durant 5 ans en moyenne. Or les conséquences sont invalidantes et pénibles.
En effet, la sècheresse oculaire a des effets dévastateurs au niveau des yeux, tandis que la sècheresse salivaire a des répercussions catastrophiques au niveau buccal, entraînant très rapidement la détérioration des dents, des lésions très douloureuses de la muqueuse buccale, des troubles de l'élocution, de la déglutition et des troubles du système digestif.
La sècheresse généralisée est souvent accompagnée de douleurs articulaires et atteint d'autres organes (poumons, pancréas, système nerveux central et périphérique). Les risques de développer un lymphome sont accrus et un enfant né de mère atteinte du syndrome de Gougerot-Sjögren risque de présenter des troubles cardiaques. La maladie est souvent associée à d'autres pathologies auto-immunes, comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus ou la sclérodermie. Dans tous les cas, une fatigue très intense accompagne le syndrome.
Les atteintes multiples exigent l'intervention de nombreux spécialistes et donc la mise en place de consultations pluridisciplinaires. En l'absence de traitement spécifique, la prise en charge repose sur celle des symptômes (larmes artificielles, salive artificielle), dont les effets sont souvent décevants.
Dossier de presse de l'Association Française du Gougerot-Sjögren et des syndromes secs, mars 2006.