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Le pneumothorax, la maladie du poumon plat

Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 21/06/2005 - 00h00
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Le pneumothorax est un accident relativement banal chez le sportif mais qui surprend toujours car il se déclare alors que tout semble redevenu normal.

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Un gymnaste qui retombe sur la barre fixe, un cycliste piégé dans une chute collective, un judoka qui prend le poids de son adversaire dans sa chute, voilà quelques situations illustrant bien le pneumothorax. Le gymnaste, le cycliste et le judoka se relèvent. Parfois même ils poursuivent leur exercice. Puis, le soir venu, ils ressentent une gêne à l'inspiration. Le poumon se dégonfle!

Explication: chaque poumon est entouré par une enveloppe que l'on appelle la plèvre. Une seconde plèvre est collée au thorax. Ces deux membranes sont littéralement collées l'une à l'autre par simple phénomène de pression négative. Dans le cas d'un pneumothorax, une lésion de la plèvre laisse passer l'air qui s'infiltre dans la cavité. Le poumon cesse alors d'être soutenu et se ratatine plus ou moins complètement. Quand il s'agit du poumon gauche, il arrive qu'il fasse pression sur le coeur avec risque d'une véritable défaillance cardiaque. Une intervention s'avère nécessaire. On pique alors le thorax pour faire pénétrer un drain entre deux côtes et on aspire patiemment la cavité pour rétablir le vide initial.

Heureusement, les choses ne sont pas toujours aussi problématiques. Un pneumothorax partiel peut même passer inapercu. La plèvre cicatrise toute seule et la gêne respiratoire disparaît lentement. Tout dépend évidemment de l'ampleur du pneumothorax et de l'importance de la zone décollée. Voilà pourquoi il faut prendre au sérieux une douleur au niveau thoracique et une sensation d'essoufflement même lorsqu'elles surviennent quelques heures après une chute ou un choc violent.

La chasse aux bulles!

Enfin, il arrive qu'un pneumothorax se déclare de facon spontanée chez des sujets, souvent longilignes, chez qui des petites bulles d'air se forment aux sommets des poumons. En cas de surpression au niveau thoracique, ces bulles risquent de déchirer la plèvre. Il suffit alors de jouer de la trompette ou de gonfler un matelas pneumatique sur la plage. Le risque existe également pour tous les mouvements que l'on exécute à glotte fermée comme un lancer de javelot, un drive de golf, un service au tennis.

En général, le pneumothorax guérit sans séquelles, mais avec un risque important de récidive. Il est de 50% après le premier épisode et de 65% après le second. Les médecins sont donc très prudents. Après l'opération de drainage, ils vérifient que la plèvre est bien recollée et que la cavité a retrouvé son intégrité. Plus tard, on peut encore, par scanner, détecter les petites bulles restées dans le poumon et qui menacent d'exploser ultérieurement. Il faut alors intervenir chirurgicalement pour les faire disparaître.

Aujourd'hui, on dispose de techniques endoscopiques très efficaces. Avec un petit tube guidé par caméra, on parvient à électro-coaguler les cavités suspectes et même à réparer la plèvre au sommet des poumons. On peut aussi procéder par voie externe à l'aide d'un tube très fin. C'est du bricolage, mais ca tient! Enfin, dans tous les cas de figure, il faut proscrire le tabac comme facteur important d'obstruction des bronches. Une personne qui a subi un pneumothorax doit absolument arrêter de fumer.

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Publié par Gilles Goetghebuer, journaliste santé le 21/06/2005 - 00h00
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