Récemment, une étude a relancé un vieux débat sur le thème "le sport permet-il de lutter contre la dépression?".

La consommation d'antidépresseurs dans le monde a atteint des sommets. Certains spécialistes ont postulé qu'en attestant des bienfaits du sport sur le mental, on pourrait réorienter le traitement de certains patients.
Sur la piste des endorphines
Longtemps, les recherches sur la relation entre sport et humeur se sont focalisées sur la sécrétion, par le cerveau lui-même de substances appelées enképhalines ou encore endorphines, en raison de leur similitude avec la morphine. A l'effort, notre cerveau est donc capable de produire naturellement des substances apaisantes. Cette découverte au début des années 80 a eu pour effet d'encourager les analogies entre sport et toxicomanie. On expliquait ainsi les phénomènes de dépendances et de sevrage que ressentent parfois les sportifs privés de leur activité favorite. Mais, depuis lors, cette hypothèse du sportif dépendant de ses propres sécrétions de dérivés morphiniques a été régulièrement battue en brèche. D'autres phénomènes entrent manifestement en ligne de compte.
Amphétamines et dépendance
L'équipe de neurologues du professeur Szabo a peut-être levé un autre lièvre en analysant les fluctuations d'une petite substance cérébrale, la phényléthylamine (PEA) qui intrigue les scientifiques en raison notamment de sa forte analogie structurelle et pharmacologique avec les amphétamines. Or, ils ont observé que la pratique du sport augmentait nettement les taux de cette PEA dans le cerveau. Il est donc possible que cette fameuse dépendance du sportif -les Anglo-saxons parlent de "sportalcoholics"- soit plus le fait de la PEA que des endorphines.