Les fractures des os ne sont pas rares en sport. Plusieurs opérations thérapeutiques sont possibles: parfois on plâtre, parfois on procède par chirurgie invasive avec pose de broches et de vis. Explications.

Ni tout à fait rigide, ni tout à fait élastique...
On se représente souvent l'os comme une pièce rigide. En réalité, il est doué d'une certaine élasticité. Mi-chêne, mi-roseau, il plie légèrement sous la charge et est capable de supporter plusieurs tonnes. L'ingéniosité de cette architecture dite anisotrope, avec des zones de plus grande souplesse et de plus grande rigidité, laisse pantois. Nous ne sommes toujours pas capables de reproduire toutes ces qualités avec des matériaux de synthèse. Bien sûr, il arrive quelquefois que l'os se rompe, soit parce que les pressions qui s'exercent sur sa structure dépassent ses capacités de résistance, soit parce qu'il a subi un choc direct trop important. Le premier cas est plutôt moins grave que le second. Parvenu à son point extrême de résistance, l'os casse toujours au même endroit. Cette zone de plus grande fragilité joue un rôle de fusible pour permettre ensuite une cicatrisation plus facile. En cas de traumatisme direct, le danger consiste à ce que des esquilles (des petits bouts d'os) se baladent dans l'environnement immédiat et abîment les tissus avoisinants. Or il faut savoir que c'est par leur intermédiaire que la régénération osseuse doit se produire. En effet, les muscles et la peau constituent de véritables matelas qui nourrissent l'os par l'intermédiaire de petits vaisseaux sanguins. S'ils sont rompus, la cicatrisation est ralentie, voire même stoppée.
Sans repos, point de salut
Après une lésion osseuse, la durée d'immobilité varie alors de quelques semaines à plusieurs mois. Pendant ce temps, la mise au repos est essentielle afin que l'os puisse constituer un cal, c'est-à-dire une zone cicatricielle entre les deux fragments. Pendant toute cette période, il faut éviter le moindre jeu qui briserait les ponts solides et favoriserait la formation d'une pseudarthrose (non-consolidation). Pour cela, il existe différentes techniques de verrouillage, orthopédiques ou chirurgicales. Le plâtre constitue évidemment le moyen classique. Mais il pose parfois un problème pour un maintien rigoureux de l'articulation. On a alors recours aux broches, aux clous et autres plaques vissées qui, elles, ont le désavantage de ralentir la cicatrisation. Pour le chirurgien, tout est affaire d'appréciation.