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Obésité : le PYY entame l'appétit

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 07/10/2003 - 00h00
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Après les déceptions provoquées par la leptine et l'adiponectine, le PYY, un fragment d'hormone digestive, redonne espoir dans le traitement pharmacologique de l'obésité. Selon les premiers résultats, cette substance diminue l'appétit de 30%.

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Leptine, quelle déception !

Il y a quelques années, la leptine a suscité beaucoup d'espoirs. En effet, on a découvert que cette substance était capable de moduler dans le cerveau les circuits impliqués dans l'appétit. Malheureusement, on s'est apercu que les sujets obèses développaient une résistance marquée à la leptine, la rendant très rapidement inefficace dans leur traitement.

Nouvelle ouverture avec le PYY

Depuis, les chercheurs se sont tournés vers le PYY, un fragment de l'hormone intestinale YY. C'est ainsi que l'année passée, une équipe a démontré que le PYY pouvait limiter l'appétit et la prise alimentaire de sujets sains. Parallèlement, chez des rongeurs, il induit une baisse de la prise de poids.Une inquiétude de taille persistait alors : dans la mesure où le PYY agit comme la leptine sur les circuits cérébraux de l'appétit, il se pourrait que les personnes obèses développent également une résistance envers le PYY.Afin de vérifier ce point, 24 sujets, obèses ou minces, ont recu une perfusion intestinale de PYY ou un placebo. En début d'étude, les auteurs constatent que les niveaux endogènes de PYY sont significativement plus bas chez les obèses, comparés à ceux des plus minces. En outre, les concentrations en PYY diminuent d'autant plus que l'indice de masse corporelle s'accroît.Ces éléments suggèrent qu'un déficit en PYY pourrait contribuer au développement de l'obésité. Autres résultats, chez les minces comme chez les personnes obèses, deux heures après la perfusion de PYY, la prise calorique des sujets lors d'un buffet " service à volonté " diminue en moyenne de 30% par rapport au placebo. Ainsi, soulagement, les obèses ne sont pas résistants aux effets anorectiques du PYY.Reste maintenant à vérifier si cet effet se traduit réellement par une perte de poids et si cette molécule peut à elle seule apporter une solution à l'obésité. En effet, dans l'état actuel des connaissances, il est fort improbable qu'un unique produit puisse s'attaquer aux mécanismes si complexes de l'obésité, notamment induire à la fois une perte de poids et la maintenir.

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 07/10/2003 - 00h00 Batterham R.L. et coll., N. Engl. J. Med., 349 : 927-928, 2003.
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