L'anxiété est une affection particulièrement fréquente chez les migraineux. En effet, lorsque la crise est terminée, le calvaire continue avec la peur d'une nouvelle crise. Cette anticipation est source de stress puis d'anxiété. Or le stress est un facteur déclenchant de la crise

Migraine : souffrance pendant et en dehors des crises
Concernant la migraine, on parle souvent des crises, de leur durée, de leur intensité, de leur fréquence, et du handicap qu'elles représentent. En revanche, on parle très peu du stress et de l'angoisse qu'elles induisent chez les migraineux. Cette angoisse est générée par la perspective d'une nouvelle crise. Ainsi, la migraine perturbe-t-elle fortement la vie quotidienne par les douleurs qu'elle provoque pendant les crises mais aussi par l'angoisse qui se manifeste en dehors des crises.
Quelle est la force de cette relation entre migraine et anxiété ? Est-elle fréquente ?
Une étude de 2005 a porté sur 5.400 migraineux suivis par un total de 1.550 médecins généralistes essentiellement ou neurologues. En début d'étude, aucun sujet ne suivait de traitement de fond contre la migraine. Seuls des traitements de la crise étaient employés pour gérer la maladie.
67% de migraineux - anxieux
Ces traitements de crise n'ont qu'une faible efficacité et leur consommation est très excessive : en moyenne 5,2 unités de médicament par crise, soit bien supérieure aux recommandations.
Autre information, la majorité des migraineux souffre également d'anxiété, soit 67%, tandis que 39% souffrent aussi de dépression.
Dans cette population de migraineux anxieux, les crises migraineuses sont plus fréquentes, plus intenses et plus longues. La consommation en médicaments de crise est plus élevée mais leur efficacité est la plus mauvaise.
La boucle est bouclée. Le stress généré par la peur d'une nouvelle crise est un facteur déclenchant bien connu de la migraine. Ainsi, plus la personne est stressée, plus le risque de crise est élevé. Et plus les crises sont fréquentes et fortes, plus le migraineux risque de devenir anxieux. On note aussi chez ces malades une tendance à anticiper la douleur de facon négative et un comportement d'évitement plus marqué.