Utilisée pour traiter les symptômes de la ménopause, la tibolone a vu son utilisation s’étendre au début des années 2000. Présentée comme un traitement alternatif intéressant aux traitements hormonaux traditionnels, elle fait aujourd’hui l’objet de certaines réserves en raison de ses effets secondaires.

La tibolone, entre bénéfices et risques
Parmi les traitements à disposition pour lutter contre certains symptômes de la ménopause, la tibolone est apparue comme une alternative intéressante aux traitements hormonaux de la ménopause (THM) conventionnels. En effet, elle possède une triple particularité :
- coupler en une seule prise les effets œstrogéniques et progestatifs ;
- agir sur l’ensemble des organes à l’exception du sein et de l’endomètre ;
- avoir un effet androgénique potentiellement positif sur la libido et sur l’humeur.
Ces bénéfices ont contribué pendant un temps à sa prescription préférentielle pour réduire les troubles vasomoteurs (bouffées de chaleur, sueurs froides…), lutter contre l’ostéoprose ou encore combattre l’hypotrophie des organes génitaux liés à la période de la ménopause.
Aujourd’hui, on dispose cependant d’un recul suffisant pour en souligner également les risques et formuler certaines réserves et précautions.
Quels effets positifs confirmés ?
- Dans la lutte contre l’ostéoporose liée à la ménopause, la tibolone et les autres traitements de la ménopause classiques ont une efficacité équivalente. A noter que la tibolone semble réduire de manière significative les fractures d’ostéoporose chez les femmes de plus de 60 ans.
- En ce qui concerne les symptômes vasomoteurs, la tibolone se révèle aussi efficace que les THM traditionnels.
- L’incidence positive sur l’atrophie uro-génitale ainsi que sur le bien-être sexuel des femmes présentant une libido faible à la ménopause a été confirmée. L’effet androgénique auquel on doit ces bénéfices présente toutefois l’inconvénient d’une augmentation éventuelle de la pilosité.
- Ses deux principaux atouts demeurent la réduction des saignements vaginaux, et l’absence d’impact sur la densité mammaire. En effet, la tibolone n’augmente pas cette dernière contrairement aux autres THM, ce qui présente un avantage indéniable pour réaliser des mammographies.
- Dr Christine Manette, CHU de Liège, Service de gynécologie-obstétrique
- Formoso G, Perrone E, Maltoni S, Balduzzi S, Wilkinson J, Basevi V, Marata AM, Magrini N, D'Amico R, Bassi C, Maestri E. Short-term and long-term effects of tibolone in postmenopausal women. Cochrane Database of Systematic Reviews 2016, Issue 10. Art. No.: CD008536. DOI: 10.1002/14651858.CD008536.pub3.
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