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Maladie d'Alzheimer : les raisons d'espérer

Mise à jour par Brigitte Bègue, journaliste santé le 27/10/2016 - 12h45
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En Belgique, environ 90 000 personnes sont atteintes par la maladie d’Alzheimer et 22 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Faute de guérir, cette maladie neurodégénérative, qui affecte la mémoire, continue de faire peur. Pourtant, il y a des raisons d’espérer.

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Traitement de la maladie d’Alzheimer : la recherche progresse

Actuellement, aucun médicament ne permet de guérir la maladie d’Alzheimer mais la recherche avance et un traitement prometteur est en cours d’expérimentation.

Les premiers résultats d’un essai en phase 1 et 2, publiés dans la revue Nature, comparant l’administration à 160 patients atteints d’une pré-démence de quatre doses d’un anticorps monoclonal, l’aducanumab, à celle d’un placebo a entrainé une réduction des plaques amyloïdes (un des deux marqueurs avec la protéine Tau de la maladie) dans leur cerveau et une stabilisation de leurs troubles cognitifs.

Une autre molécule, le solanezumab, est testée en phase 3. « Elle n’a pas donné de résultats sur les patients à un stade avancé de la maladie mais elle a démontré une efficacité sur ceux étant à un stade précoce, notamment une amélioration de leurs performances cognitives sur 18 mois », explique le Pr Jean-François Dartigues, neurologue à Bordeaux en France. Les conclusions de l’essai sont attendues fin 2016.

Chercheurs, firmes : entre optimisme et prudence

« On a beaucoup progressé sur les mécanismes de la maladie d’Alzheimer, on sait aujourd’hui qu’il faut intervenir tôt pour bloquer le processus dégénératif. C’est tout l’enjeu car il démarre dix à quinze ans avant les premiers symptômes », affirme le Dr Bernard Laurent, neurologue à Saint-Étienne.

Pour autant, les chercheurs restent prudents. 

Il y a quinze ans, une expérimentation avec un autre médicament probant a été interrompue en raison des complications graves qu’il avait provoquées chez certains patients, notamment des encéphalites auto-immunes. Bernard Laurent : « On connait à peu près les cibles inflammatoires de la maladie mais le cerveau est complexe et il y a beaucoup d’interactions ». L’expérience a laissé des traces dans les esprits : « Avant les malades et leurs familles se battaient pour participer à un essai thérapeutique. Aujourd’hui, ils sont très réticents », souligne la psycho-gérontologue Hélène Amiéva.

Néanmoins, l’optimisme reste de mise. Pr Dartigues : « Il est probable qu’il y ait un progrès décisif dans les cinq ans. Certes, il faut rester modeste mais il y a encore deux ou trois ans, nous n’avions plus d’espoir, les firmes se désintéressaient de la maladie d’Alzheimer car elles ne voyaient pas d’issue. Nous allons trouver un traitement, c’est sûr.  Le seul moyen, c’est la recherche ». 

Initialement publié par Brigitte Bègue, journaliste santé le 27/10/2016 - 12h45 et mis à jour par Brigitte Bègue, journaliste santé le 27/10/2016 - 12h45

Entretien avec le Pr Jean-François Dartigues, neurologue et directeur honoraire de l’Institut de Santé Publique, d'Épidémiologie et de Développement (Isped) à Bordeaux.
Colloque « A-t-on commencé à vaincre la maladie d'Alzheimer ? », organisé à Arcachon (France) le 21 septembre 2016 par l’Observatoire B2V de la mémoire.

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