Le dépistage de lésions mammaires a priori bénignes (kystes, cellules suspectes, tumeurs) est de plus en plus fréquent depuis la généralisation de la mammographie. La majorité de ces lésions n'est pas associée à un risque de cancer du sein.
En revanche, certaines tumeurs d'un type bien particulier le seraient. Les femmes qui en sont atteintes peuvent avoir intérêt à envisager une opération ou un traitement pour réduire les risques ...

Des pathologies mammaires bénignes (kyste, tumeur bénignes) au risque de cancer du sein
Les pathologies mammaires bénignes (kystes, cellules suspectes, tumeurs) englobent une grande diversité d'entités, habituellement classées en différents types de lésions :
- Les lésions non prolifératives (cellules se divisant très lentement),
- Les lésions prolifératives (cellules se développant activement)
- Les lésions atypiques (cellules anormales se divisant rapidement).
Aujourd'hui largement dépistées, le plus souvent fortuitement, il devient important d'évaluer dans quelles mesures ces lésions peuvent être associées à un risque de cancer du sein.
Selon une étude de grande envergure, la majorité des lésions dépistées (67%) appartiennent à la catégorie non prolifératives (cellules se divisant très lentement). Viennent ensuite les lésions prolifératives (30% - cellules se développant activement) et enfin les lésions dites atypiques (4% - cellules anormales se divisant rapidement).
Comparativement aux données statistiques concernant le cancer du sein, les auteurs de l'étude estiment que globalement, les femmes atteintes de tumeur bénigne voient leur risque de développer un cancer du sein augmenter de 56%, lequel peut survenir très longtemps après. Ce risque ne change pas au cours des 25 années qui suivent la biopsie.
Cancer du sein : l'importance des antécédents familiaux
Toutefois, ce pourcentage varie très largement en fonction du type d'anomalie.
Ainsi, dans le cas d'une lésion non proliférative (cellules se divisant très lentement), le risque de cancer du sein n'est accru que de 27%.
Dans le cas d'une tumeur proliférative (cellules se développant activement), il est de 88%.
Et enfin, les femmes atteintes d'une anomalie atypique (cellules anormales se divisant rapidement) présentent un risque de cancer du sein plus élevé de 324% !
Il semblerait donc préférable d'ôter les tumeurs atypiques, même lorsqu'elles sont bénignes, car elles sont apparemment les plus à risque.
Les auteurs soulignent que les antécédents familiaux apparaissent comme un facteur de risque important à part entière.
A titre d'exemple, l'existence de lésions non prolifératives chez les sujets sans antécédents familiaux ne s'accompagne d'aucune élévation significative du risque de cancer du sein.
L'âge représente aussi un facteur de risque : une tumeur dépistée avant l'âge de 40 ans est plus risquée qu'une tumeur diagnostiquée à un âge plus avancé.
En conclusion, le risque de cancer du sein en cas de lésions mammaires bénignes dépend des antécédents familiaux et du type d'anomalie, les lésions atypiques étant les plus dangereuses.
Hartmann L.C. et coll., New England Journal Medicine, 35 : 229-237, 2005.