Blog : " Le blog de la Rédaction "
Les progrès médicaux se font à une vitesse qui donne parfois le vertige. Les études et innovations se suivent à une telle rapidité que nous perdons parfois de vue la réalité des soignants et des soignés. D'où un certain retour de balancier et une importance croissante donnée à l'humanisation des soins.

Humanisation des soins: un vrai progrès médical
Dans le cadre de mon travail pour d'autres médias, j'ai eu la chance cette semaine de me rendre aux Cliniques Saint-Luc à Bruxelles pour y rencontrer un CSO. Cette abréviation désigne les Coordinateurs de Soins en Oncologie. Ces personnes, infirmiers ou infirmières de formation, sont en quelque sorte un relais du patient dans l'hôpital. Elles sont chargées, en premier lieu, de rencontrer les personnes qui viennent de recevoir un diagnostic de cancer,. Objectif: faire avec eux le tour de toutes leurs interrogations et de toutes leurs angoisses, et d'y répondre autant que possible. Cela peut passer par l'apport d'informations, ou par le renvoi vers des professionnels à même de les soutenir – psychologue, diététicienne, assistante sociale ou d'autres encore.
Ensuite, le CSO a pour rôle d'organiser le trajet de soin du patient. C'est-à-dire qu'il veillera à ce que le patient ait ses rendez-vous pour les traitements et les examens médicaux dans des délais optimaux pour le traitement de la maladie. Le tout, dans le respect des impératifs des différents services médicaux. Pour le patient, l'expérience de la maladie en sera transformée.
Cette innovation, unique pour l'instant aux Cliniques Saint-Luc, n'est pas la première à mettre l'accent sur le ressenti des malades plutôt que sur le traitement de leur affection. Je pense à l'important effort d'humanisation des services (décoration, diminution du bruit ambiant, présence de l'entourage facilitée etc.) qui est fait dans de nombreux hôpitaux. Mais aussi à la révolution de la prise en charge de la douleur, débutée depuis les années 90, ou à l'important développement des services de fin de vie.
Certains pourraient penser que l'on sort là du rôle des hôpitaux, qui sont après tout là pour guérir les gens aussi efficacement que possible. Mais ce n'est pas si simple. Une étude sur les patients cancéreux a montré qu'une prise en charge attentive des effets secondaires et des facteurs psychologiques a tendance à augmenter leur espérence de vie. Les patients et leurs proches supportent – à raison – de moins en moins d'être considérés uniquement comme des numéros, ou comme des corps malades. Une prise en charge de la personne dans sa globalité est nécessaire, réjouissons-nous des signes de son arrivée!