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Hôpitaux belges : le fléau de la dénutrition...

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 01/12/2015 - 16h15
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On ne le sait pas assez : la dénutrition guette le patient belge. En effet, chaque hôpital du pays compte de 2 à 6 patients dénutris sur 10.

C'est bien entendu dangereux pour les patients, mais cela a aussi un coût estimé à 400 millions d'euros par an !

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La dénutrition, c'est quoi ?

On parle de dénutrition lorsqu'un déficit alimentaire porte atteinte à notre santé.

Chez les patients hospitalisés, la dénutrition peut parfois être considérée comme "normale" parce qu'elle est liée à la maladie. Mais le fait est qu'elle pourrait être mieux combattue en améliorant l'alimentation dans les hôpitaux - 13,5 % des patients disent en effet qu'ils ne finissent pas leur repas parce qu'il a mauvais goût... (1).

La dénutrition a des conséquences lourdes :

  • un rétablissement plus long,
  • un ralentissement de la cicatrisation,
  • un risque accru d'infections,
  • une diminution de la force musculaire,
  • une augmentation de la fatigue.

Ceci entraîne une prolongation de la durée d'hospitalisation et une dégradation de la qualité de vie pour le patient et son entourage.

Un danger pour tous les patients
En Europe, 20% à 62% des personnes hospitalisées sont aujourd'hui dénutries. Ces chiffres donnent le tournis et ont aussi de tristes conséquences dans la pratique des soins, ainsi que leur coût social.

En effet, la dénutrition non seulement retarde et complique le processus de guérison du patient mais elle engendre aussi des coûts socio-médicaux considérablement plus élevés. Et, visiblement, tout un chacun qui rentre à l'hôpital peut un jour être concerné par le problème !

Les chiffres européens montrent que la durée d'hospitalisation augmente de 30% à 50% quand un patient est dénutri.

En Belgique, les coûts additionnels estimés engendrés par la dénutrition dans les hôpitaux pourraient atteindre 400 millions d'euros par an, à savoir 7% du budget hospitalier annuel (2). Ce coût est expliqué d'une part par la gravité de la maladie et d'autre part par la dénutrition elle-même. Il ne tient compte que des sommes dépensées pour soigner - la diminution de la qualité de vie du patient ne fait pas partie du calcul...

Des ennuis et un surcoût évitables

Le monde médical et les pouvoirs publics ont mis en place des outils pour lutter contre la dénutrition. Chaque année, la Belgique participe ainsi au "Nutrition Day" qui vise à sensibiliser les équipes médicales, et à évaluer l'état de la dénutrition dans les hôpitaux. Il est en effet possible de la prévenir en faisant un dépistage soigneux et une évaluation nutritionnelle des patients. Une fois que les besoins du patient sont identifiés, il est possible de mettre en place une intervention qui les aidera à retrouver un poids correct.

 

Initialement publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 26/07/2005 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 01/12/2015 - 16h15

(1) Rapport Nutrition Day 2013 pour la Belgique. (2) "Assessing the cost of undernutrition to the Belgian health care system." O. Ethgen et al. Sensitizing day - June 2005

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