La cigarette n'est pas seulement la principale cause de cancer du poumon. Elle incite aussi le fumeur à adopter des mauvaises habitudes alimentaires, qui ne vont pas améliorer son risque pulmonaire…

Pour éviter le cancer du poumon, la meilleure prévention consiste évidemment à ne pas fumer ou, tout du moins, à arrêter la cigarette le plus tôt possible. Un autre facteur, alimentaire celui-là, semble déterminant dans la relation entre alimentation et cancer pulmonaire : la consommation de fruits et de légumes. De multiples études établissent qu'une ingestion importante de fruits et de légumes peut réduire de près de moitié le risque de développer un cancer du poumon. Or, cette saine habitude semble moins fréquente chez les fumeurs
Les dangers des suppléments
Certaines enquêtes se sont penchées sur le sujet. En général, elles montrent que les fumeurs, principalement ceux qui fument plus de 20 cigarettes par jour, sont de piètres consommateurs de légumes et surtout de fruits. Ce comportement alimentaire les expose à des déficiences en vitamines A, C et E et en ß carotène. Ce dernier nutriment semble exercer un effet protecteur à l'égard du cancer pulmonaire, en tout cas le bêta-carotène apporté via l'alimentation (dans les fruits colorés en jaune, orange, rouge). Des expériences de supplémentation à hautes doses de bêta-carotène (inaccessibles par l'assiette) chez le fumeur ont, par contre, révélé qu'il augmentait légèrement le risque de cancer de l'organe. Un fameux camouflet pour les scientifiques de l'époque et un plaidoyer pour les sources naturelles d'antioxydants…
Une cigarette à la place d'un fruit...
Une vaste étude menée il y a quelques années déjà au Canada avait fermement confirmé les mauvais comportements alimentaires des fumeurs au travers d'un grand échantillon de population. Pour ce qui est du tabac, l'étude avait distingué 5 groupes : non-fumeurs, anciens fumeurs, petits (1-9 cigarettes/j), moyens (10-19 cigarettes/j) et grands fumeurs (plus de 20 cigarettes/j).Première donnée : les fumeurs mangent un peu moins de légumes et de crucifères (chou, cresson, radis, navet, ) que les non-fumeurs, et un peu plus de pommes de terre (y compris des chips !). Mais les principales différences s'observent sur les fruits et les jus de fruits. Les grands fumeurs en consomment entre 20 et 50 % de moins que ceux qui n'ont jamais fumé : 5 à 6 portions par semaine en moyenne, contre 10 à 11, tous fruits confondus, chez ces derniers. Il existe même une véritable relation "dose-réponse" avec la quantité de cigarettes consommées : plus on en fume, moins on mange de fruits.