Plus vulnérables aux effets de l’alcool que l’homme, les femmes en paient le prix fort alors même qu’elles sont plus susceptibles de développer un sentiment de honte ou de culpabilité qui les empêche de demander de l’aide.
Hommes ou femmes, quelles différences vis-à-vis de l'alcool ?

Les effets de l’alcool plus forts chez la femme
10% des Belges, et 1,9% des femmes belges entre 18 et 64 ans, ont un problème avec l’alcool. Globalement, la consommation d’alcool (éthanol) à risque est deux à trois fois moins fréquente chez les femmes que chez les hommes. Pour autant, celles-ci réagissent plus vite et plus intensément aux effets de l'alcool.
Parce que le poids et la corpulence (poids/taille) jouent sur la vitesse d’alcoolisation, elles sont en moyenne 20 à 30 % plus saoules que les hommes pour une même quantité d'alcool. Néanmoins, il n’y a pas de différences concernant l’effet psychotrope/psychologique de l’alcool (euphorie et désinhibition, voire agressivité etc.).
Alcool : des répercussions typiquement féminines
En cas de consommation excessive d’alcool, les dommages causés au foie apparaissent plus rapidement chez les femmes, et sont donc plus graves.
Le foie de la femme est plus fragile, notamment vis-à-vis de l’alcool (a fortiori s’il existe des antécédents d’hépatite C, B ou A). Elle sera plus vulnérable à l’hépatite alcoolique (lésion du foie secondaire à une intoxication chronique par l’alcool), à la stéatose hépatique (stockage de graisse dans le foie), à la fibrose hépatique (transformation fibreuse de certains tissus) et à la cirrhose. Par exemple, une cirrhose du foie chez une femme peut se développer en 4 à 5 ans, contre 10 à 15 ans chez un homme.
Par ailleurs, l’alcool modifie l’équilibre hormonal. Un abus peut donc entraîner un dérèglement du cycle menstruel accompagné de pertes de sang d'origine utérine plus ou moins importantes survenant en dehors de la période des règles (métrorragies).
Des études relient l'alcoolisme et le cancer du sein mais leur puissance n’est pas suffisante pour l’affirmer.
Par ailleurs, en cas d’abus d’alcool pendant la grossesse les risques de fausse couche et d’accouchement prématuré sont plus élevés.
Pour le Dr Christine Joly, chef du service d’Addictologie et Alcoologie au CH de Valence, « Il y a des causes à l’addiction et en particulier à l’alcool. Dans 80% des cas, chez les personnes alcoolodépendantes il y a un vécu d’abandon avec, pour 60% d’entre eux, un traumatisme psychique dont, en tête, un antécédent d’abus sexuel. Or les victimes sont plus souvent des femmes ».
D’après des entretiens avec le Dr Christine Joly, chef du service d’Addictologie et Alcoologie au CH de Valence.