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Faut-il éradiquer le sucre ?

Publié par Paule Neyrat, Diététicienne Nutritionniste le 22/06/2015 - 16h51
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Le sucre : quelle quantité ?

Le sucre ne contient rien d’autre que ses deux glucides. Il n’y a ni vitamines, ni sels minéraux. C’est le grand reproche qui lui est adressé car il apporte ce que l’on appelle des calories vides.

Depuis des années, toutes les instances nutritionnelles étaient d’accord sur le fait que les calories apportées par le sucre (4 par gramme) ne doivent pas dépasser 5 % des calories totales. Tout récemment, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) a incité à ne pas dépasser 10 % des calories quotidiennes, tout en précisant que 5 %, ça serait mieux pour la santé.

Si vous êtes une femme de taille moyenne n’ayant pas une grande activité physique, vous dépensez environ 2000 calories par jour. Vous pouvez donc consommer de 25 à 50 g de sucre (5 % de vos calories = 100 calories = 25 g de sucre). Soit 175 g à 250 g par semaine. Ce qui vous laisse quand même une certaine marge.

 

Le sucre : où se trouve-t-il ?

Ce quota quotidien sans danger, vous l’épuisez rapidement avec un soda à 30 g de sucre la cannette. C’est pourquoi vous avez tout intérêt à boire de l’eau qui, de toute façon, vous désaltère beaucoup mieux ! Mais vous l’entamez très peu avec les 2 à 3 g de sucre que vous apporte une barre de 10 g de chocolat noir à 70 %. 

En revanche, si vous êtes une habituée des aliments industriels sucrés : viennoiseries, biscuits, pâtisseries, desserts industriels et produits sucrés de toutes sortes (bonbons, barres énergétiques et autres confiseries), il est évident que vous dépassez allègrement le quota OMS de 10 % et que vous consommez beaucoup trop de sucre.

 Le sucre suscite-t-il une dépendance ?

Le sucre suscite du plaisir, et ce dès la naissance. Un bébé à peine sorti du ventre de sa mère sourit si on lui met un peu de sucre sur la langue et grimace si c’est une substance salée, acide ou amère. L’énergie quasi immédiate apportée par un produit sucré (ou une boisson sucrée) ne peut que renforcer ce goût pour le sucre.

Entraîne-t-il pour autant une dépendance ? La question fait débat. Cette dépendance au sucre, comme à une drogue, n’a été démontrée scientifiquement que par une étude sur des rats, ce qui ne signifie pas grand chose. Mais ce qui n’a plus besoin d’être démontré, c’est qu’un aliment sucré déclenche une série de réactions qui s’enchaînent, comme les dominos qui dégringolent : sécrétion d’insuline (l’hormone nécessaire pour métaboliser le glucose dans les cellules), consommation de celui-ci par les cellules qui vont l’utiliser ou le stocker sous forme de gras, diminution du glucose dans le sang et besoin de sucre pour compenser le manque. Tout cela se déroule lentement lorsque l’aliment sucré est consommé en fin de repas et assez vite lorsqu’il l’est entre les repas.

Autrement dit, plus vous grignotez de produits sucrés, plus vous buvez de boissons sucrées, plus vous avez envie de sucre. C’est physiologique et cela peut effectivement être qualifié de dépendance ou d’intoxication.  

Faut-il éradiquer le sucre de votre alimentation ?

Non, évidemment, si votre consommation de sucre ne dépasse pas les 25 à 50 g par jour admis.

Dans le cas contraire, il est évident qu’il faut la réduire, c’est une mesure de sécurité pour votre santé. Si vous avez des kilos en trop, c’est aussi une des bonnes mesures à prendre pour les évacuer. Mais il ne faut pas le remplacer par du faux sucre et des produits light : les édulcorants sont loin d’être innocents.

Faut-il céder à la mode actuelle et vous lancer le défi de l’éradiquer de votre alimentation ? À vous de décider, en pesant bien tout ce que cela va entraîner dans votre quotidien familial et social !

Publié par Paule Neyrat, Diététicienne Nutritionniste le 22/06/2015 - 16h51

OMS Centre des medias http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2015/sugar-guideline/fr/ . Menella JA, Pepino Y, Reed DR. Genetic and environmental déterminants of bitter perception and sweet préférences. Pediatrics 2005, 115, e216-e222. Chiva, M. Le doux et l'amer. PUF, Paris, 1985. Lenoir M., Serre F., Cantin L. et al., Intense sweetness surpasses cocaine reward, PLoS One, 2007, 2, p. e698.

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