Faire du sport, c’est bien ! C’est même conseillé ! Mais lorsque la pratique sportive devient une obsession, elle s’apparente à une addiction. Comment devient-on dépendant au sport ? Comment diagnostiquer une telle dépendance ? Quelles en sont les conséquences ? Et comment en venir à bout ?

Une pratique sportive excessive et incontrôlée
Selon une étude de référence qui date du début des années 2000 (1), la dépendance à l’activité physique se définit comme « un besoin de pratiquer une activité physique, qui se traduit par une pratique excessive et incontrôlée et se manifeste par des symptômes physiques et psychologiques ». Les causes sont multiples, l’une d’elles implique l’endorphine (l’hormone du plaisir) : puisque le sport induit une libération d’endorphine, le sportif y prend goût, puis ne peut plus s’en passer.
Quelle différence avec la bigorexie ?
Récemment, les médias se sont emparés du mot « bigorexie » pour nommer cette dépendance au sport. Mais ce terme a été détourné de son sens initial. « La bigorexie est l’inverse de l’anorexie », souligne Aude-Sophie Cagnet, psychologue, addictologue et membre de SOS Addictions, « cette pathologie fait partie des troubles dysmorphophobiques, c’est-à-dire la crainte obsédante d’être laid ou malformé. » En bref, le bigorexique se regarde dans le miroir, et ne se voit ni assez gros ni assez musclé. Au sens initial, donc, à l’origine cela n’a rien à voir avec une consommation excessive de sport !
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Aude-Sophie Cagnet, psychologue, addictologue et membre de SOS Addictions.
Dr Aymeric Petit, psychiatre et addictologue.