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Epilepsie : à chaque crise son histoire…

Mise à jour par Hélène Joubert, journaliste santé le 21/11/2016 - 11h01
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Toutes les personnes souffrant d’épilepsie ne se ressemblent pas, les crises d’épilepsie non plus. A ceux pour qui l’épilepsie n’évoque rien d’autre que des convulsions spectaculaires, le Dr Gilles Huberfeld, neurologue au CHU Pitié-Salpêtrière (Paris) raconte cette maladie. Avec, en fil rouge, l’histoire de Sophie, jeune femme épileptique.

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Epilepsie : la toute première crise

Sophie est une jeune femme souffrant d’épilepsie, comme au moins 500 000 personnes en France. La définition de l'épilepsie, ce sont des manifestations liées à des décharges anormales d’influx nerveux dans le cerveau : c’est le trouble neurologique le plus fréquent après la migraine et touche presque 1% de la population. Vu la variété des formes d’épilepsie, il est d’ailleurs plus juste de parler des épilepsies.

Une épilepsie peut débuter, et se découvrir, à tout âge avec néanmoins plus de nouveaux cas dans les premières années de vie et après 50-60 ans.

Sophie a découvert à l’adolescence qu’elle était épileptique en se "réveillant" à l’arrière d’un camion de pompiers. Elle se rappelle s’être levée un matin, après avoir peu dormi, puis c’est le trou noir. Ses parents ont été alertés par des bruits. Lorsqu’ils sont entrés dans sa chambre, elle était au sol, raide, parcourue de secousses. Il s’agissait de ce que l’on appelle une crise tonico-clonique généralisée ou convulsions.

Dr Gilles Huberfeld, neurologue, Département de Neurophysiologie Clinique, CHU Pitié-Salpêtrière Université Pierre et Marie Curie (Paris) : « Lorsqu’elle sera interrogée par le médecin, Sophie identifiera un autre type de crises qui étaient déjà présentes mais passées inaperçues : elle avait parfois, surtout le matin, des sursauts du haut du corps. Il s’agit de myoclonies (contractions musculaires brutales et involontaires) qui dans son cas, étaient pathologiques car survenant en plein éveil. Elles sont souvent négligées, jusqu’à la première grande crise convulsive ou crise tonico-clonique généralisée. Le diagnostic médical, conforté par un enregistrement de l’activité électrique du cerveau (Electro Encéphalo Gramme ou EEG), sera celui d’ "épilepsie myoclonique juvénile". Typiquement, cette épilepsie assez fréquente (10% des épilepsies) débute à l’adolescence (entre 6 et 36 ans) ».

L’épilepsie de Sophie, une prédisposition génétique

Quelles sont les causes des crises d’épilepsie ?

  • La grande majorité des agressions cérébrales (traumatismes, tumeurs, accidents vasculaires par ex.) qui entraînent des lésions dans le cortex (substance grise du cerveau) rendent les neurones anormalement excitables, qui peuvent parfois s’embraser de manière excessive et provoquer une crise d’épilepsie.
  • D’autres épilepsies sont liées à des anomalies de formation du cerveau, en particulier du cortex. Elles s’exprimeront volontiers précocement, aux jeunes âges, et les crises peuvent interférer avec les mécanismes de développement du cerveau.
  • Certaines épilepsies sont de cause génétique. Mais l’influence génétique est très variable. Elle va d’un gène (muté) déterminant la maladie à lui seul, à une tendance à l’augmentation de l’excitabilité des neurones selon le patrimoine génétique hérité des parents. Une circonstance nettement plus fréquente.
  • Enfin d’autres épilepsies sont de cause inconnue. Dans le cas l’épilepsie myoclonique juvénile de Sophie, un cortège de gènes de prédisposition est supposé augmenter le risque d’épilepsie, en interaction avec l’environnement (manque de sommeil, etc.).

Initialement publié par Hélène Joubert, journaliste santé le 21/11/2016 - 11h01 et mis à jour par Hélène Joubert, journaliste santé le 21/11/2016 - 11h01

D’après un entretien avec le Dr Gilles Huberfeld, neurologue, Département de Neurophysiologie Clinique, CHU Pitié-Salpêtrière (Paris), Université Pierre et Marie Curie.

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