Le temps est loin où l’enfant était considéré comme un objet dont il ne fallait pas tenir compte et auquel on n’adressait pas la parole.
L’enfant est entouré, observé, médicalisé avant sa conception déjà. Réflexion murie sur le désir d’enfant, parentalité tardive, procréation médicalement assistée, autant de paramètres qui vont, bien avant que le spermatozoïde ne rencontre l’ovule, focaliser l’attention sur cette future tête blonde.
Et cet enfant tant désiré arrive souvent dans des familles réduites, avec des grands parents éloignés ou absents, sans soutien familial élargi.
Les enfants d’aujourd’hui n’ont pas plus de problèmes psychologiques qu’il y a 20 ou 40 ans, bien au contraire. Les enfants sont peut-être plus attendus, plus désirés, plus investis des rêves des parents. Et les parents eux-mêmes pris entre leurs professions, moins soutenus par la cellule familiale, sont plus en proie au doute, à l’insécurité, aux difficultés économiques...
C’est là que les psy répondent présents dans une société en proie au doute : ils sont là pour rassurer, calmer les angoisses, offrir le soutien extérieur qui n’est plus offert par la famille élargie.
Ils offrent des repères à des parents et des enfants confrontés à des sociétés plus complexes, et dont la complexité s’est parfois manifestée bien avant leur conception.
Muriel Fuks, psychologue et psychothérapeute