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Le diabète gestationnel est de plus en plus fréquent

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 13/12/2005 - 00h00
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Le diabète gestationnel correspond à un trouble de la tolérance des glucides se manifestant durant la seconde moitié de la grossesse. Il témoigne d'un sur-risque ultérieur de diabète de type 2. Depuis la généralisation du dépistage, sa prévalence a augmenté : aujourd'hui, près de 6% des femmes enceintes sont concernées.

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Le dépistage du diabète gestationnel a été généralisé, notamment parce que, dans 30 à 40% des cas, il survient chez des femmes n'ayant aucun facteur de risque. Le test de dépistage est réalisé chez toutes les femmes enceintes entre la 24e et 28e semaine d'aménorrhée (absence de règles). Il existe deux types de tests reposant sur la mesure de la glycémie dans le sang : hyperglycémie provoquée par voie orale (Hgpo) et test O'Sullivan. Survenant au cours de la seconde moitié de la grossesse, il se distingue nettement du diabète préexistant à la grossesse non diagnostiqué, et il disparaît le plus souvent après l'accouchement. Mais le diabète gestationnel est source de complications d'une part, et le témoin d'un sur-risque de diabète de type 2 à moyen ou long terme d'autre part. Même si ce dépistage est très efficace, les facteurs de risque de diabète doivent être recherchés tout au long de la grossesse, et encore plus particulièrement en cas d'antécédent familial de diabète, d'indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 27 et au-delà de 35 ans. Nombre de facteurs peuvent être détectés : diabète gestationnel au cours d'une grossesse précédente, intolérance au glucose sous contraceptif oestroprogestatif, antécédent de mort fœtale in utero, toxémie gravidique (complication rénale survenant en cours de grossesse), etc. Une fois identifié, le traitement comprend une surveillance de la glycémie et des conseils hygiéno-diététiques.L'objectif initial consiste à corriger les éventuelles erreurs alimentaires et à favoriser la pratique d'une activité physique adaptée (ce que les femmes enceintes tendent généralement à négliger). L'apport énergétique doit être compris entre 1.800 et 2.000 calories par jour et en aucun cas en-dessous de 1.500 calories. Les apports en glucides doivent être suffisants, et si nécessaire, fractionnés en trois repas et trois collations. La patiente doit aussi surveiller sa glycémie capillaire à l'aide d'un lecteur d'auto-mesure glycémique, environ quatre fois par jour (le matin à jeun puis deux heures après chaque repas). L'objectif : moins d'1g, voire 0,95g/l le matin à jeun et moins de 1,20g/l après les repas. Le plus souvent, cette glycémie peut être modulée par les mesures diététiques. Dans la négative, on recourt à des injections d'insuline jusqu'à l'accouchement, les antidiabétiques oraux n'ayant pas recu d'indication chez la femme enceinte. Attention, la collaboration entre le diabétologue et le gynécologue est essentielle, car les traitements obstétricaux peuvent influencer l'équilibre du diabète ou inversement. Un bon contrôle de la glycémie permet aussi de diminuer certains risques de complications pour le bébé (prématurité, hypoglycémie, ictère, détresse respiratoire, insuffisance cardiaque) et pour la maman (hypertension gravidique, césarienne).

Publié par Isabelle Eustache, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 13/12/2005 - 00h00 FMC du Quotidien du Médecin, 25 novembre 2005.
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