Alors que notre pays se dote d'une campagne efficace de dépistage dans le cancer du sein, l'Europe, elle, admet de breveter des gènes de susceptibilité de ce même cancer. La conséquence directe pour les patientes est un prix inabordable pour les tests de dépistage faisant appel à ces gènes.

Certaines femmes sont plus prédisposées que d'autres à développer un cancer du sein en raison de la présence d'un gène au nom compliqué BRCA et concerne aujourd'hui 5% de la totalité des cancers du sein dans notre pays. L'an dernier l'Office européen des Brevets a attribué trois brevets sur le premier gène appelé BRCA1 et une quatrième demande est parvenue dans les mêmes bureaux pour le deuxième gène BRCA2. La firme possédant les trois premiers brevets produit bien entendu les tests de détection et oblige toutes les institutions voulant les utiliser à envoyer les échantillons aux USA.
Hors de prix !
Moralité pour un examen qui coûte aujourd'hui 9,- à la patiente et 236,- à l'INAMI, le même examen sera facturé environ 3000 par la firme. Rien n'est encore heureusement fait mais l'alerte est chaude et les différents ministres de la Santé Publique belge se sont vivement opposés à de telles pratiques. Les centres belges de génétique humaine ont d'ailleurs refusé cet état de fait et ont déposé plainte auprès de l'organisme européen de brevets ainsi que bon nombre d'autres centres en Europe. Rien n'est dit mais il conviendra de rester très vigilant à l'avenir