Les crèmes à la cortisone font souvent l’objet d’excès : elles suscitent une phobie exagérée chez certains et sont utilisées de manière abusive par d’autres. Précieuses pour le traitement de nombreux problèmes de peau, elles comportent aussi des risques si elles ne sont pas utilisées à bon escient. Nous faisons le point !

Crèmes à la cortisone : dérivés d’une hormone naturelle
Les « dermocorticoïdes » sont des crèmes à base de cortisone. Cette substance (aussi appelée corticoïde) est en fait un dérivé synthétique d’une hormone naturelle que nous sécrétons tous les jours : le cortisol. Cette hormone a un rôle essentiel dans la régulation de certaines grandes fonctions de notre organisme, notamment les défenses immunitaires et l’inflammation.
Les crèmes à la cortisone ont plusieurs propritétés très utiles en dermatologie :
- Un effet anti-inflammatoire : elles inhibent les médiateurs de l’inflammation dans l’organisme et agissent sur ses manifestations: gonflements et démangeaisons
- Un effet immunosuppresseur : elles inhibent localement l’action du système immunitaire, ce qui les rend très utiles pour les traitement des maladies de peau auto-immunes ou allergiques, liées à un dérèglement du système immunitaire
- Un effet antiprolifératif : elles empêchent localement la multiplication des cellules, ce qui est par exemple idéal pour le traitement des chéloïdes (excès de tissu cicatriciel formant une cicatrice bombée)
Dermocorticoïdes : quelles indications ?
Impossible de lister toutes les indications des crèmes à la cortisone. On peut citer quelques maladies de peau auto-immunes ou allergiques, telles que le psoriasis, la dermatite atopique, le vitiligo, la pelade, l’eczéma de contact… Les dermocorticoïdes sont aussi indiqués pour le traitement des chéloïdes (cicatrices bombées) et de la dyshidrose, des petites cloches aux mains qui s’apparentent à de l’eczéma.
Les crèmes à la cortisone comportent également des contre-indications. Il ne faut surtout pas les utiliser en cas d’infections locales de la peau telles que l’herpès, l’acné, les abcès, les mycoses… Leur action immunosuppressive peut favoriser la dissémination des agents infectieux et mener à une surinfection. Il faut également éviter d’en appliquer sur le visage si vous souffrez de couperose.
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Dr Françoise Poot, dermatologue à l’Hôpital Erasme