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Connaître la probabilité de votre mort à court terme, et si c’était possible ?

Article créé le 10/03/2014 - 16h30 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 07/03/2014 - 09h14
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Vous avez peut-être vu passer la nouvelle, qui a été beaucoup commentée cette semaine.

En Estonie, une équipe de chercheurs a trouvé quatre biomarqueurs (substances qui circulent dans le sang) qui indiquent un risque très fortement augmenté de mort à court terme – cinq ans.

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Risque de mortalité augmentée

Les personnes qui avaient une grande quantité de ces quatre biomarqueurs avaient un risque de décès 19 fois supérieur à celui des personnes qui en avaient le moins.

Le chiffre est impressionnant… et les chercheurs eux-mêmes étaient très étonnés. Ils ont donc demandé à une équipe finlandaise de reproduire l’expérience : les résultats ont été les mêmes.Il faut souligner que les chercheurs ont pris soin d’éliminer les facteurs confondants. En d’autres termes, on ne peut pas expliquer ce résultat par le fait que des risques de mortalité (maladie cardiaque, cancer, tabagisme par exemple) font augmenter la quantité de biomarqueurs.

Que faut-il penser de ces chiffres ?

Bien sûr, une telle étude se prête à des titres du genre « voulez-vous connaître la date de votre mort ». Mais on n’en est pas tout à fait là. D’abord, il ne s’agit pas de connaître la date de sa mort, mais de calculer un risque de décès dans une période relativement courte (cinq ans en l’occurrence). Ainsi, dans la population la plus à risque selon cette mesure, ce risque était de 14% à peu près. Cela laisse pas mal de chances de s’en sortir !

Par ailleurs, ces analyses ne risquent pas d’être généralisées à toute la population dans un avenir proche. En effet, à l’heure actuelle elles ne servent pas à grand chose. On ne connaît pas de manière de faire diminuer le taux de ces biomarqueurs dans le sang – et on sait même pas exactement quel est le lien entre les substances en cause et la mortalité. Donc les faire diminuer, si c’était possible, ne réduirait pas forcément le risque.

A l’heure actuelle, obtenir cette information, et la communiquer, n’apporte donc pas grand chose à part une interrogation éthique (et probablement une très forte augmentation des primes d’assurance des personnes les plus à risque !).

Billet initialement publié le 10/03/2014 - 16h30 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 07/03/2014 - 09h14
Ce billet fait partie du blog : Le blog de la Rédaction
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