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Chikungunya, dengue, paludisme... de dangereuses maladies à transmission vectorielle

Mise à jour par Isabelle Eustache, journaliste Santé le 01/04/2014 - 16h45
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Les maladies vectorielles désignent les diverses pathologies pouvant être causées par des vecteurs, tels que moustiques, punaises, tiques et autres insectes.
Nombre d’entre elles sont graves, potentiellement mortelles et sévissent par flambées épidémiques.

Le point sur les principales maladies à transmission vectorielle.

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Les maladies à transmission vectorielle, c'est quoi ?

Selon l’OMS, la dengue est la maladie qui se propage le plus rapidement dans le monde. Le paludisme est la maladie infectieuse la plus répandue.

Ici, les vecteurs sont de petits organismes qui peuvent transmettre une maladie d’une personne à une autre (ou d’un animal à l’autre). Ces vecteurs véhiculent des agents infectieux ou des parasites et peuvent être à l’origine d’épidémies. Les vecteurs peuvent aussi contribuer à propager des maladies d’un lieu à un autre, par exemple en cas de voyage.

Les maladies vectorielles sont très nombreuses.
Parmi les principales : chikungunya, dengue, paludisme, fièvre jaune, fièvre hémorragique, etc.

Au niveau mondial, les maladies à transmission vectorielle représentent 17 % des maladies infectieuses.

Le plus souvent, les maladies vectorielles sévissent dans les régions tropicales et sous-tropicales. Les problèmes d’accès à l’eau potable et l’insalubrité favorisent la propagation de ces maladies. Mais avec le réchauffement climatique et le développement des transports internationaux, cette situation est mouvante et certaines maladies à transmission vectorielle font leur apparition jusqu’en Europe. En Belgique, la maladie vectorielle principale est la maladie de Lyme, transmise par certaines tiques.  

Quelques exemples de maladies à transmission vectorielle

Le  chikungunya

Le chikungunya est une maladie virale transmise à l’homme via une piqûre de moustique femelle infectée (genre Aèdes). Cette maladie sévit sous forme d’importantes flambées épidémiques.

Elle se manifeste par l’apparition brutale d’une fièvre et par des douleurs articulaires, mais aussi par des céphalées, des nausées, des éruptions cutanées, de la fatigue…

On ne sait pas guérir le chikungunya. Le traitement consiste à atténuer les symptômes.
La prévention repose sur l’élimination des moustiques vectoriels (élimination des eaux stagnantes où les moustiques se reproduisent) et la protection contre les piqûres de moustiques.

 

La dengue

La dengue est une maladie transmise par la piqûre d’un moustique Aèdes porteur de l’un des quatre virus de la dengue.

Les symptômes sont proches de ceux du chikungunya, avec notamment une forte fièvre.

Selon l’OMS, la dengue représente « une des grandes causes de maladie grave et de mortalité ». Cette maladie a progressé de façon spectaculaire : actuellement, 40 % de la population mondiale est exposée au risque de contracter la dengue (2,5 milliards de personnes).

Comme pour le chikungunya, il n’existe pas de traitement spécifique. Cette maladie peut entraîner des complications hémorragiques potentiellement mortelles chez les nourrissons, les enfants et les adultes.

 

La fièvre jaune

Il s’agit encore d’une maladie virale véhiculée par les piqûres des moustiques du genre Aèdes.

La maladie se manifeste par de la fièvre, des douleurs musculaires, des céphalées, des nausées, des vomissements. Dans certains cas, les symptômes réapparaissent accompagnés d’hémorragies parfois mortelles.

Il n’existe pas de traitement. La prévention des épidémies repose sur la vaccination des populations et des voyageurs.

 

Le paludisme

En 2012, 207 millions de cas de paludisme ont été estimés, et 627.000 décès, la plupart survenant en Afrique subsaharienne. Près de la moitié de la population mondiale est exposée au paludisme.

Le paludisme est dû à un parasite (Plasmodium) transmis par les piqûres de moustiques (genre Anophèles). Le parasite se multiplie dans le foie et détruit les globules rouges. L’infection se traduit par des épisodes fébriles accompagnés de maux de tête et de vomissements.

En l’absence de prise en charge, le paludisme évolue vers une affection sévère souvent mortelle. Il s’agit d’une maladie guérissable à condition d’administrer précocement le traitement (artémisinine). Cependant, des résistances aux antipaludiques se développent.

La prévention est le principal moyen de se protéger du paludisme : élimination des eaux stagnantes, prévention des piqûres de moustiques et traitement antipaludique préventif (chimioprophylaxie) des populations les plus exposées et des voyageurs.

 

La fièvre hémorragique de Crimée-Congo

Cette maladie virale endémique en Afrique, dans les Balkans, au Moyen-Orient et en Asie se transmet par l’intermédiaire des tiques (et des animaux d’élevage eux-mêmes infectés par les piqûres de tiques).

Il existe également une transmission interhumaine via un contact direct avec le sang ou les sécrétions d’une personne infectée.

Elle provoque des flambées de fièvre hémorragique, mortelle dans 10 à 40 % des cas.

On ne dispose ni de traitement ni de vaccin contre cette maladie.

 

La filariose lymphatique

Également appelée « éléphantiasis », la filariose lymphatique est due à trois types de parasites filaires (des nématodes ou vers ronds) transmis à l’homme par les piqûres de moustiques, souvent dès l’enfance. 

Cette maladie « défigurante » altère progressivement le système lymphatique et provoque une hypertrophie de certaines parties du corps, à l’origine de douleurs, de graves incapacités et de stigmatisation sociale.

L’OMS estime à 1,4 milliard le nombre de personnes menacées par cette maladie.

Elle peut être prévenue en administrant chaque année un traitement aux personnes exposées (association albendazole et ivermectine ou citrate de diéthylcarbamazine).

 

La bilharziose (schistosomiase)

Cette maladie chronique est due à des vers parasites, des gastropodes (genre Schistosoma), qui libèrent des larves dans l’eau douce. Au contact d’une eau infectée, ces larves pénètrent dans la peau et se développent dans les vaisseaux sanguins.

Selon les organes touchés, la schistosomiase provoque des réactions immunitaires et des lésions évolutives. La schistosomiase intestinale se manifeste par des douleurs abdominales, des diarrhées et du sang dans les selles. La présence de sang dans les urines indique une atteinte urogénitale (vessie, urètre, vagin, prostate…).

Des traitements réguliers des populations exposées permettent de guérir les symptômes bénins et de prévenir l’évolution de la maladie vers un stade chronique sévère.

La lutte contre les gastéropodes et l’amélioration de l’assainissement font partie des mesures préventives contre cette affection.

 

La maladie de Chagas (trypanosomiase américaine)

La maladie de Chagas est due à un parasite (Trypanosoma cruzi) transmis par une variété de punaises.

Cette affection peut provoquer des troubles cardiaques, digestifs et neurologiques. Elle est guérissable à condition d’un traitement très précoce après l’infection (benznidazole, nifurtimox). À défaut, elle peut être mortelle.

Cette maladie sévit essentiellement en Amérique latine, mais elle se propage sur d’autres continents. Elle touche 7 à 8 millions de personnes dans le monde.

La prévention repose sur l’élimination du vecteur et la prévention des piqûres de punaises.

 

La maladie du sommeil (trypanosomiase africaine)

La maladie du sommeil est transmise par des mouches tsé-tsé (glossine) porteuses d’un parasite protozoaire (genre Trypanosoma). Très fréquente et à l’origine de grandes épidémies, la trypanosomiase sévit uniquement en Afrique subsaharienne. 

Elle provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et articulaires, du prurit, etc., et à un stade avancé des troubles du système nerveux central (troubles du sommeil, de la personnalité, de l’élocution, confusion, troubles de la marche, convulsions, etc.).

En l’absence de traitement, la maladie du sommeil peut être mortelle. D’où l’importance de faciliter l’accès au diagnostic précoce et au traitement médicamenteux.

 

L’onchocercose

Cette maladie est due à un vers nommé Onchocerca volvulus, transmis par les piqûres d’une petite mouche noire (simulie). Cette maladie qui sévit essentiellement en Afrique subsaharienne, mais aussi au Yémen et en Amérique latine, est la deuxième cause infectieuse de cécité dans le monde (on estime à un demi-million le nombre de personnes devenues aveugles à cause de l’onchocercose).

En effet, outre des démangeaisons puis des lésions cutanées, le parasite provoque des complications oculaires conduisant à une cécité irréversible.

Aujourd’hui, cette maladie se traite avec une dose annuelle de médicament (ivermectine).

Initialement publié par Isabelle Eustache, journaliste Santé le 07/05/2014 - 10h45 et mis à jour par Isabelle Eustache, journaliste Santé le 01/04/2014 - 16h45

OMS, http://www.who.int.

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