La chimiothérapie et la radiothérapie qui luttent contre les cancers s'accompagnent souvent d'une infertilité. Depuis plusieurs années, la cryoconservation de tissu ovarien est proposée en vue de réaliser ultérieurement une autogreffe permettant aux femmes de retrouver leur fertilité. Explication autour de cette technique de pointe.

Cancer et fertilité
Les traitements contre les cancers ont considérablement évolué, ce qui a permis d'améliorer le pronostic et la durée de vie des personnes touchées par le cancer. Ils s'accompagnent toutefois encore d'effets indésirables à long terme, notamment sur la fertilité.
Afin de remédier au problème de fertilité qui peut survenir à l'issue d'une thérapeutique anticancéreuse, une technique palliative est proposée depuis plusieurs années. Il s'agit de la cryoconservation de tissu ovarien: du tissu ovarien est congelé en vue d'être ultérieurement autogreffé.
La cryoconservation ovarienne
Cette technique peut être proposée pour préserver la fertilité des femmes qui doivent être traitées par chimiothérapie et/ou radiothérapie, des thérapeutiques qui engendrent un risque de stérilité.
Après un consentement éclairé, le prélèvement de tissu ovarien est programmé avant l'initialisation de la chimiothérapie ou de la radiothérapie, ou au cours d'un geste chirurgical faisant partie du traitement cancéreux, comme l'ablation chirurgicale d'une tumeur.
Le prélèvement se fait le plus souvent par coelioscopie. Un examen est réalisé à partir d'un fragment afin d'analyser le tissu et de détecter une éventuelle localisation secondaire du cancer, car l'autogreffe pourrait alors transmettre des cellules cancéreuses.
Le tissu ovarien est ensuite conservé congelé dans l'attente d'une éventuelle utilisation par la patiente une fois guérie de son cancer. Le cas échéant, le tissu est décongelé puis greffé, ce qui permet de restituer une sécrétion hormonale et la fertilité.
La technique de cryoconservation est aujourd'hui très prometteuse. La première naissance après cryoconservation a été réussie en 2004 aux Cliniques Saint-Luc à Bruxelles, et depuis, plus d'une dizaine ont eu lieu dans le monde entier.
Le Quotidien du Médecin, 2 avril 2007.