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Cancer chez la personne âgée : les traitements

Publié par Fondation ARC pour la recherche sur le Cancer le 11/03/2010 - 01h00
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Aujourd’hui, le traitement du cancer est de plus en plus individualisé.

Les méthodes, les doses, les plannings sont adaptés en fonction du patient, de sa maladie et de son stade d’avancement.

Cette prise en charge repose néanmoins toujours sur la même gamme de traitements.

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Personne âgée et processus de traitement

Pendant longtemps, les personnes âgées atteintes d’un cancer étaient traitées en fonction de leur âge et non de leur état de santé général. Les malades étaient alors mal traités, ce qui limitait leurs chances de guérison et leur espérance de survie, ou diminuait leur qualité de vie. En effet, on craint souvent d’utiliser des doses standards de traitements, de peur que les personnes âgées ne supportent pas certains effets secondaires. Il y a ainsi un subtil équilibre à trouver entre les bénéfices attendus et les risques encourus. D’autant que lorsque les fonctions rénales et hépatiques sont diminuées, le corps a plus de mal à supporter les médicaments.

De plus, jusqu’à très récemment, les essais cliniques n’incluaient pas de personnes de plus de 60 ans. Les médecins disposaient dès lors de peu de données quant à l’utilisation de la chimiothérapie ou de la radiothérapie chez les personnes âgées. Cette situation tend à évoluer : des « Programmes d’action concertée » se mettent en place.

Bien souvent lorsque la personne a plus de 75 ans et qu’elle vit seule, la tendance est à l’hospitalisation systématique. Or ce n’est pas forcément une bonne solution. En effet, pour bon nombre de personnes âgées, l’hospitalisation est un stress important qui signifie une perte d’autonomie irréversible. S’engage alors un long processus de prise en charge par des structures de soins spécialisées. Malheureusement, les centres, notamment les maisons de retraite, sont à ce jour encore trop peu formés à l’accueil de personnes âgées atteintes de cancers.

Comme tout autre malade atteint du cancer, la personne âgée doit être placée au centre du traitement, comme un acteur incontournable de la lutte contre la maladie. Elle doit recevoir les mêmes informations que n’importe quel patient. Si elle n’est pas en mesure de faire des choix, ceux-ci doivent être effectués en accord avec l’entourage.

L'arsenal thérapeutique

La chirurgie

Dans le cadre du traitement d’un cancer, une intervention chirurgicale peut avoir pour but soit de prélever quelques cellules d’une anomalie afin de les analyser, on parle alors de biopsie, soit d’enlever la tumeur elle-même.

Aujourd’hui, la chirurgie est pratiquée de la façon la moins mutilante possible, et tente bien souvent de conserver au maximum l’organe concerné. L’intervention peut avoir lieu en première intention, ou bien n’être décidée qu’après une première phase de traitement à base de chimiothérapie ou de radiothérapie. Pour certains cancers, elle constitue encore aujourd’hui le seul traitement envisageable.

L’âge n’est pas un facteur limitant en lui-même. Aujourd’hui, des personnes de plus de 90 ans sont régulièrement opérées par des cancérologues. C’est avant tout l’état de santé général du patient qui détermine si l’on peut ou non pratiquer une chirurgie.

En revanche, il existe des effets secondaires dont la fréquence augmente avec l’âge. C’est le cas ainsi du risque de thrombose (formation d’un caillot de sang) ou d’escarre dans les suites de l’opération. Aussi, le chirurgien doit prendre en compte certains facteurs de risque spécifiques avant d’opérer un malade âgé. Il peut aussi décider d’effectuer des opérations moins lourdes ou d’utiliser des méthodes ne nécessitant pas une anesthésie générale. Ces décisions sont prises au cas par cas, selon le type de cancer et l’état général du patient.

La chimiothérapie

C’est un traitement qui agit sur l’ensemble du corps car il est administré par voie générale (par voie sanguine ou par simples comprimés). Il s’agit de substances qui sont toxiques pour les cellules cancéreuses : elles les empêchent de se multiplier, voire les détruisent quand cela est possible.

La chimiothérapie est bien souvent redoutée par les malades en raison de ses effets secondaires (chute de cheveux, fatigue générale, nausées...) qui sont les mêmes quelque soit l’âge du malade mais peuvent varier d’un patient à l’autre pour une même molécule. Les éventuels effets secondaires doivent donc être envisagés en fonction de l’état général du patient mais aussi de ses conditions de vie et de la distance par rapport au centre de traitement.

Ainsi, bien qu’une chimiothérapie soit envisageable en hôpital de jour, on préfère bien souvent une hospitalisation classique pour les personnes âgées. Les molécules utilisées sont les mêmes quel que soit l’âge du patient, mais les dosages et le rythme du traitement peuvent être adaptés en fonction de l’état général du patient et des répercussions des éventuels effets secondaires. Bien souvent, les médecins ont tendance à sous-doser les chimiothérapies pour éviter ces effets secondaires particulièrement invalidants chez les seniors. Cependant cela ne doit pas être fait au détriment des espoirs de guérison du malade. Tout est donc une question d’équilibre entre les bénéfices et les risques du traitement mis en œuvre.

La radiothérapie

Il s’agit d’un traitement local du cancer réalisé à l’aide d’un appareil qui émet des rayons. Ces rayons, dirigés vers la tumeur, la détruisent, en cassant leur ADN. Les cellules saines avoisinantes sont également touchées mais elles résistent mieux et récupèrent. Ces rayons peuvent être émis par une source externe (appareil de radiothérapie) ou une source interne (sources radioactives introduites directement dans la tumeur). C’est ce qu’on appelle la curiethérapie, particulièrement développée pour le traitement du cancer de la prostate. Ce traitement se fait dans un service spécialisé de radiothérapie.

On parle aussi de rayons ou de séances de rayons. C’est une technique non agressive mais qui n’est pas dénuée d’effets secondaires (mucites, alopécie, érythème de la peau…), selon la localisation de la tumeur à traiter. Pour les malades les plus âgées, la radiothérapie peut être difficile à mettre en œuvre car elle nécessite de fréquents déplacements. En effet, les séances sont répétées quasi quotidiennement pendant une période plus ou moins longue. Là aussi, il s’agit donc d’établir un planning de traitements adapté au malade et à son état général.

De plus, la radiothérapie est parfois très agressive pour la peau : il convient de protéger plus particulièrement les personnes âgées chez qui la peau est très fine et moins protégée contre les agressions extérieures.

Désormais, grâce à de nouvelles techniques comme la tomothérapie, radiothérapie guidée par l’image, il est possible de cibler plus précisément la zone à irradier tout en réduisant les risques d’exposition des tissus sains. On citera encore la protonthérapie qui utilise les protons (la radiothérapie classique utilisant les photons) et permet une irradiation importante de la tumeur.

Publié par Fondation ARC pour la recherche sur le Cancer le 11/03/2010 - 01h00
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