6% des femmes et 13% des hommes d’âge moyen souffrent potentiellement d'un syndrome des apnées du sommeil, ces pauses respiratoires anormales pendant le sommeil. Au-delà des traitements actuels, les chercheurs cernent de mieux en mieux les différents profils d’apnéiques et entrevoient ainsi de nouvelles pistes thérapeutiques. En direct de la recherche.

Les apnées du sommeil, des critères simples
Le SAHOS -plus communément appelé apnées du sommeil- est caractérisé par des obstructions répétées des voies aériennes supérieures, de plus de 10 secondes, chez une personne endormie. Les recommandations sur le traitement se fondent sur quelques critères assez simples, à savoir la présence de certains symptômes (somnolence, ronflements, épisodes de suffocation nocturne, problèmes de concentration, mictions nocturnes importantes ou nycturie) mais aussi les maladies cardiovasculaires associées (comorbidités) et la sévérité des apnées. Il faut au moins cinq épisodes de pauses respiratoires par nuit pour poser le diagnostic d’apnées minimes, entre 15 et 30 pour celui d’apnées modérées, plus de 30 pour celui d’apnées sévères.
Orthèses d’avancée mandibulaire et pression positive continue
Quand les apnées ne sont pas trop sévères et qu'il n'y a pas de maladie cardiovasculaire, on peut conseiller le port d’un appareillage appelé orthèse d’avancée mandibulaire. Ces petits appareils amovibles dégagent le pharynx en avançant la mâchoire inférieure pour maintenir un filet d’air dans la bouche. Seuls 2% des apnéiques en sont équipés pour l'instant.
Lorsque les apnées sont sévères ou associées à un risque cardiovasculaire élevé, la Pression Positive Continue (PPC) nasale permet de retrouver, pour la plupart des malades, des nuits enfin reposantes et une qualité de vie satisfaisante. La personne dort avec un masque où la pression de l’air inspiré est augmentée, levant ainsi le barrage mécanique qui empêche l’air de passer. "Appareiller" ces personnes est indispensable, pour protéger leur coeur mais aussi pour améliorer leur qualité de vie.
D’après un entretien avec le Pr Frédéric Gagnadoux, pneumologue au CHU d’Angers suite à son intervention sur ce thème à l’occasion du congrès de la Société de Pneumologie de Langue Française (27-29/01/17, Marseille).