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Accident du travail dans les hôpitaux : comment prévenir les accidents par piqûre ?

Mise à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 28/02/2014 - 10h01
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Les accidents par piqûre sont les accidents du travail les plus fréquents dans les hôpitaux belges et peuvent être à l'origine d'infections chez les membres du personnel hospitalier, principalement par des virus, tels que le VIH, le virus de l'hépatite B ou le virus de l'hépatite C.

Souvent, outre la maladie, les conséquences psychiques, financières et juridiques sont importantes.

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Accidents par piqûre : il faut faire mieux !

70% des accidents dans les hôpitaux pourraient être évités par une bonne conscientisation accompagnée de mesures de prévention.

C'est ce qui ressortait en 2007 des résultats de la surveillance organisée ces dernières années dans les hôpitaux par l'Institut Scientifique de Santé Publique (ISP). Et a priori, rien n'a changé depuis, malgré la mise en place de recommandations par le Conseil supérieur de santé publique...

Les hôpitaux belges signalent en moyenne 8,4 accidents par piqûre par 100 lits d'hôpital. Annuellement, il se produit donc plus de 12.000 accidents par piqûre dans l'ensemble des hôpitaux généraux belges (ce chiffre est une évaluation qui tient compte de la quantité probable de cas non rapportés).

D'après les rapports d'accidents, la plupart des cas concernent le personnel infirmier. Plus d'1 cas sur 3 survient lors de l'élimination. A noter que, dans 1 cas sur 10, l'accident est signalé par un membre du personnel de la logistique (surtout des techniciennes de surface), blessé par une aiguille qui traîne. Parmi les cas signalés, plus d'1 sur 10 implique un patient infecté, et le risque d'infection est donc réel.

Le risque d'infection par le VIH à partir d'une aiguille infectée est à peine de 30‰. Le risque d'hépatite B est, quant à lui, de 3 sur 10, mais pratiquement tout le personnel infirmier est vacciné contre ce virus. Le risque d'hépatite C est de 3% mais cette infection est beaucoup plus dangereuse ; en effet, l'hépatite C, pour laquelle il n'existe pas de vaccin mais uniquement un traitement antiviral, peut se compliquer de cancer du foie et de cirrhose hépatique.

Bien plus que le seul risque d'infection

Les accidents par piqûre peuvent aussi avoir des conséquences importantes à d'autres niveaux.

Même si aucune infection ne se développe, la pression psychologique pour le travailleur et pour sa famille ne doit pas être sous-estimée. Lorsqu'une personne s'est piquée avec une aiguille, ce n'est qu'au bout de 6 mois qu'on peut lui dire avec certitude qu'elle n'est pas infectée.

En outre, ces accidents ont également des retombées financières (tests sérologiques chez la victime et chez le patient, consultations de suivi, incapacité de travail, médicaments antiviraux, etc.).

Initialement publié par C. De Kock, journaliste santé le 08/08/2006 - 00h00 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 28/02/2014 - 10h01

Résultats de l'étude de l'ISP "70% des accidents par piqûre dans les hôpitaux belges peuvent être évités", 26 juillet 2006. Conseil supérieur de la santé, "Recommandations en matière de prévention des accidents d’exposition au sang et autres liquides biologiques dans les institutions de soins", mai 2011.

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