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Des vitamines contre les idées noires ?

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 10/02/2004 - 00h00
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La dépression est une maladie en constante progression dans nos populations. Plusieurs études émettent aujourd'hui l'hypothèse qu'une déficience en vitamines B9 et B12 nous rend plus vulnérable…

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La vitamine B9 ou acide folique (ou folate) intervient dans la synthèse de neurotransmetteurs et dans des réactions au niveau du système nerveux central. Elle contribue donc à la transmission de l'influx nerveux entre les cellules cérébrales.La vitamine B12 ou cobalamine joue, quant à elle, un rôle crucial dans le processus de myélinisation, qui suppose la production de myéline, une substance " isolante " qui entoure les cellules nerveuses. De la même manière que les fils électriques, cette isolation est nécessaire sur certaines cellules nerveuses très longues pour faciliter la communication des messages de et vers le cerveau et la moelle épinière. Leur carence entraîne, notamment, des perturbations neurologiques.

Une lueur dans la grisaille ?

Plusieurs études ont déjà suggéré l'existence d'une relation entre des taux abaissés de folate et de cobalamine et la dépression, mais le sujet prête encore à polémique.Des chercheurs américains de l'école de santé publique de la Harvard Medical School ont suivi récemment près de 3.000 Américains dépressifs âgés de 15 à 39 ans, chez lesquels ils ont mesuré les concentrations sanguines en folate. Parmi les déprimés, les concentrations en folate dans le sérum et dans les globules rouges étaient plus faibles que chez les non dépressifs. Idem, chez les personnes dysthémiques (qui présentent des troubles de l'humeur). Une autre étude conduite par des Finlandais arrive aux mêmes conclusions avec la vitamine B12. Parmi les 115 patients pris en charge, il s'est avéré que la réponse aux antidépresseurs après 6 mois était davantage positive chez les sujets présentant un meilleur statut sanguin en vitamine B12.

Eviter les rechutes

Les auteurs de ces essais préconisent la supplémentation en vitamines du groupe B durant l'année qui suit un état dépressif, avec l'espoir d'éviter une rechute. C'est toutefois aller un peu vite en besogne !Pour l'heure, il subsiste beaucoup trop d'incertitudes pour recourir systématiquement à une telle pratique. Chez qui est-elle réellement indiquée ? Combien de temps ? En quelles quantités ? Quel est son mécanisme ? Autant de questions qui incitent pour le moment à la prudence, mais c'est néanmoins certainement une affaire à suivre…A défaut de prendre un complément, on peut se tourner sans risque vers l'assiette et en particulier les aliments riches en vitamines du groupe B, auxquels on aurait tort de renoncer… surtout quand on broie du noir ! Les fruits (et singulièrement les agrumes), les céréales petit déjeuner enrichies, les céréales complètes et les légumes à feuilles sombres constituent les meilleures sources de vitamine B9. Les aliments les plus riches en vitamine B12 sont, quant à eux, le poisson, les laitages, le foie, la viande, les Œufs, le lait de soja et les céréales petit déjeuner enrichies.

Publié par Nicolas Rousseau, diététicien nutritionniste le 10/02/2004 - 00h00 (1) Morris M.S. et al Psychother Psychosom 2003;72(2):80-7. (2) Hintikka J. et al. BMC Psychiatry 2003,3 :17.
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