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Virus de la grippe aviaire : les risques de mutation augmentent

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 24/01/2006 - 00h00
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De nouveaux cas humains de grippe aviaire ont été déclarés en Turquie. Certains se diront que le danger de pandémie augmente parce que le virus se rapproche de l'Europe. En fait, le risque augmente parce qu'en ce moment des cas de grippe humaine coexistent en Turquie : cette coexistence accroît la probabilité de rencontre entre le virus humain et le virus animal chez le même hôte, et donc de mutation …

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Quand les virus se croisent pour muter

Jusqu'à présent, les cas déclarés de grippe aviaire chez l'homme n'ont pas eu de conséquences épidémiques parce que chaque malade a représenté une impasse pour le virus : soit il était détruit par le système immunitaire du malade survivant, soit il mourait avec son hôte. La grande crainte est qu'un jour, ce virus puisse muter et devienne capable de passer d'un homme à un autre, se trouvant alors à l'origine d'une redoutable pandémie. Or la facon la plus classique pour un tel virus de muter est de rencontrer un autre virus grippal, adapté lui à l'homme. On appelle cela un réassortiment génique entre les deux virus.C'est exactement le risque actuel en Turquie, car il existe quelques foyers épidémiques de grippe humaine. Ainsi, le virus H5N1 aviaire et le virus H3N2 humain vont rencontrer davantage d'occasions de se croiser.

Pourra-t-on enrayer l'épizootie ?

Un autre motif d'inquiétude est la dispersion de la maladie en Turquie. Si début janvier quelques cas étaient signalés à la frontière avec l'Iran, des cas de volailles infectées ont été déclarés dans la banlieue d'Istanbul. Autrement dit, c'est maintenant l'ensemble du pays qui a été contaminé et cela s'explique par une absence de mesures concernant les élevages familiaux. En effet, si les élevages industriels étaient indemnisés en cas de nécessité d'abattage, ce n'était pas le cas des élevages de fortune, les familles allant jusqu'à consommer les poulets décédés.

Publié par Dr Philippe Presles, adapté par C. De Kock, journaliste santé le 24/01/2006 - 00h00
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