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Vaccins contre le rotavirus : que faire chez nous ?

Article créé le 10/08/2015 - 15h04 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 10/08/2015 - 15h04
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En France, le Haut Conseil de la santé publique vient de recommander d’arrêter la vaccination contre le rotavirus, responsable d’une grande majorité des cas de gastro-entérite.
Que faut-il en penser ?

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La vaccination contre le rotavirus reste recommandée en Belgique

Chez nous, le Conseil supérieur de la santé s’est prononcé la semaine dernière : la vaccination reste recommandée pour tous les nourrissons. Pourquoi cette différence ?

Ce qui est en cause dans toute cette histoire, c’est l’augmentation du nombre d’invaginations intestinales suite à la vaccination. Celle-ci n’est pas disputée : le risque d’invagination est à peu près 8 fois supérieur dans la semaine qui suit la vaccination. En cas d’invagination, l’intestin se replie sur lui-même un peu comme une chaussette. C’est un problème grave, potentiellement mortel, qui doit être traité comme une urgence.

La question, donc, est simple : est-ce que le bénéfice apporté par le vaccin (diminution du nombre de cas de gastro-entérites, et particulièrement des plus graves) est supérieur au risque (augmentation du nombre d’invaginations) ?

Dans les pays pauvres, où les gastro-entérites font de nombreux morts chaque année, la question ne se pose même pas. Mais chez nous, la mortalité par gastro-entérite est pratiquement nulle. C’est pourquoi en France, les experts estiment que cette vaccination n’est pas intéressante.

Chez nous, les études les plus récentes, y compris certaines qui n’ont pas encore été publiées, indiquent qu’il y a bien un bénéfice à vacciner. Ainsi pour chaque hospitalisation liée à une invagination, les experts ont calculé que l’on évite 375 hospitalisations pour gastro-entérite sévère.

Comment prendre la décision ?

on le voit, il n’est pas évident de bien évaluer l’équilibre bénéfices/risques. C’est un travail de scientifiques, qui demande de maîtriser les statistiques. Alors que faut-il faire en tant que parent au moment de prendre la décision ? La réponse est double.

  • Faire confiance à son médecin : c’est un conseil que nous répétons souvent. Les médecins ont après tout fait des études longues, mais surtout, ils croisent dans leurs cabinets des centaines de malades par an. Il est légitime d’écouter leur avis. Mais le corollaire de cette idée, c’est qu’il vous faut un médecin dans lequel vous avez confiance. Si ce n’est pas le cas (rappelons que la confiance est aussi une question de relations personnelles), changez-en !
  • Mais aussi, s’informer le mieux possible. Ainsi, une invagination intestinale aiguë bien traitée n’entraîne pas forément de séquelle. C’est pourquoi il est important pour les parents d’enfants qui s’apprêtent à être vaccinés d’en connaître les symptômes, pour pouvoir les reconnaître et les signaler en cas de besoin.

Sources : Centre Belge d’Informations Pharmacothérapeutique. http://www.med.univ-montp1.fr/enseignement/cycle_2/MIB/Ressources_locales/App-Digest/MIB_195_invagination_intestinale_aigue.pdf

Billet initialement publié le 10/08/2015 - 15h04 et mis à jour par Marion Garteiser, journaliste santé le 10/08/2015 - 15h04
Ce billet fait partie du blog : Le blog de la Rédaction
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